Ce volume a son origine dans les travaux effectués au cours d'un séminaire d'histoire de l'art qui s'est réuni entre l'année 1969 et l'année 1971 sous les auspices du Centre de sciences humaines de l'École normale supérieure, auxquels sont venus s'ajouter des textes issus des réflexions suscitées par ce séminaire. Si nous avons voulu publier des textes déjà connus des spécialistes sur le symbolisme de la Renaissance, ainsi que des études qui sont plus à considérer comme des propositions de recherche ou de méthode que comme des résultats acquis ou définitifs, c'est qu'il nous a semblé que l'on continuait trop souvent de simplifier ou d'obscurcir à plaisir la complexité réelle de ce symbolisme et que la restitution précise des conditions historiques de sa formation et de son utilisation méritait attention.
Que fait-on quand on regarde une peinture ? À quoi pense-t-on ? Qu'imagine-t-on ? Comment dire, comment se dire à soi-même ce que l'on voit ou devine ? Et comment l'historien d'art peut-il interpréter sérieusement ce qu'il voit un peu, beaucoup, passionnément ou pas du tout ?
En six courtes fictions narratives qui se présentent comme autant d'enquêtes sur des évidences du visible, de Velázquez à Titien, de Bruegel à Tintoret, Daniel Arasse propose des aventures du regard. Un seul point commun entre les tableaux envisagés : la peinture y révèle sa puissance en nous éblouissant, en démontrant que nous ne voyons rien de ce qu'elle nous montre. On n'y voit rien ! Mais ce rien, ce n'est pas rien.
Écrit par un des historiens d'art les plus brillants d'aujourd'hui, ce livre adopte un ton vif, libre et drôle pour aborder le savoir sans fin que la peinture nous délivre à travers les siècles.