Ce livre est issu d'un travail de recherche dont l'objectif n'était pas , en discutant la théorie d'Elias ou les travaux ultérieurs d'Elias et Dunning, de la réfuter. Tendanciellement, la théorie fonctionne avec ses creux et ses faits saillants. Elle a d'ailleurs été enrichie par un certain nombre d'auteurs.
Il s'agissait simplement d'en discuter les angles morts et, plus simplement, ce qui est trop souvent considéré comme allant de soi : l'évidente pacification des sports ou par les sports.
Deux perspectives ont conduit cette analyse : l'une, sociologique, examine la « naturalisation » du sport qui est en même temps naturalisation des « sauvageons » qu'il convient de civiliser ; l'autre relève de l'anthropologie philosophique et de l'histoire, tentant de saisir ce qui est de longue durée dans cette union - ou cette désunion - du sport et de la violence.
Ce livre s'inscrit dans la lignée des travaux de Hans Peter Duerr (1988( et Daniel Gordon (1994).
Parlant des Européens qui combattent les organismes génétiquement modifiés, l'économiste américain Lester Thurow écrit : "Ils sont comme les Chinois du XVe siècle : ils ont la technologie et le savoir mais n'osent pas les développer, comme l'empereur qui préférait l'ordre et la stabilité sociale à la croissance."
Dominique Bodin-Rodier, docteur d'État ès sciences politiques, qui a participé à de nombreuses négociations internationales, s'inquiète de ce comportement et de la propension française, encouragée par les courants écologistes, à se replier sur le mythe du paradis perdu plutôt que d'affronter la guerre commerciale qu'imposent les Etats-Unis. Au-delà de l'arme alimentaire, ce sont tous les secteurs d'activités - pharmacie, textile et même armement - qui vont être bouleversés par la révolution des biotechnologies aujourd'hui engagée. En ne stimulant pas sa recherche, la France perd des brevets et se crée des handicaps peut-être insurmontables.
Cette analyse décapante d'une Europe qui s'est laissé piéger par les États-Unis en acceptant le démantèlement de sa politique agricole commune montre comment les organismes internationaux mis en place au lendemain de la Seconde Guerre mondiale sont devenus des outils au service de l'hégémonie américaine.