Léopold Sédar Senghor eut tous les honneurs : premier Africain agrégé de grammaire, poète célébré dans le monde entier, premier président du Sénégal, académicien. Mais il fut également la cible de très nombreuses critiques : il fut en effet accusé d'essentialisme pour avoir inventé la Négritude, d'autoritarisme pour avoir fait emprisonner ses opposants, de complaisance envers la France pour n'avoir jamais rompu avec l'ancienne puissance coloniale. Difficile aujourd'hui de faire un portrait nuancé de Senghor qui affronterait véritablement le bilan politique de cet homme d'État tout en rendant justice à la grande actualité de sa pensée poétique et philosophique. C'est pourtant cette ligne de crête que cette biographie entend emprunter, loin de l'hagiographie, loin des anathèmes.
"Premier Africain agrégé de grammaire, poète célébré dans le monde entier, premier président du Sénégal, académicien : Senghor a eu tous les honneurs. Accusé d'essentialisme pour avoir inventé la Négritude, d'autoritarisme pour avoir fait emprisonner ses opposants, difficile aujourd'hui de faire un portrait nuancé de Senghor tout en rendant justice à la grande actualité de sa pensée poétique et philosophique. C'est pourtant cette ligne de crête qu'emprunte Elara Bertho, loin de l'hagiographie, loin des anathèmes. Comment sa pensée de l'universel et du dialogue des cultures peut-elle encore nous parler ? Comment sa critique anticapitaliste du monde occidental peut-elle trouver des résonances avec les combats écologiques contemporains ? À la découverte de Senghor, on est frappé par la modernité de sa pensée : socialisme, négritude, universel, foi, sont les maîtres mots de cet homme au discours complexe, qu'il faut prendre le temps de lire et de comprendre."
Claude Colombini Frémeaux
Négritude et universel : Penseur du socialisme africain - Le royaume d'enfance - Les années parisiennes et la naissance de la négritude - Avec Aimé Césaire, théoriser le "nègre nouveau" - L'écriture poétique.
De la réforme du système colonial aux indépendances : Senghor dans la guerre - Senghor dans l'Union française - Le théoricien du socialisme africain - L'Afrique communaliste - Le rêve d'une Fédération africaine forte et unie.
Le poète-président : Président du Sénégal - Les grands chantiers de réfection des infrastructures rurales - Dakar 1966 : le Festival mondial des arts nègres - Senghor et l'opposition : contestations sociales, censure et parti unique - Des pistes pour hériter de la Négritude aujourd'hui.
Comment la littérature figure-t-elle les terroristes ? L'ère du terrorisme global dans laquelle nous sommes entrés a mis en scène de redoutables figures publiques dont le potentiel de fascination reste à interroger.
On pourrait multiplier les exemples d'auteurs issus aussi bien de ce qu'Achille Mbembe appelle la postcolonie que des anciennes puissances coloniales, posant directement la question du terrorisme dans leurs oeuvres. Comment interroger la figure du terroriste dans l'histoire coloniale et postcoloniale ? Quels usages sont faits d'une telle figure ? Pour servir quels états d'urgence ? Comment traite-t-on cette menace absolue, potentiellement dissimulée sous les traits du colonisé ou du migrant, depuis les conquêtes coloniales jusqu'à nos jours ? Le fait-on de la même façon ici et là ?
Parce que la controverse, notamment juridique, sur la définition du terrorisme reste ouverte, et que l'accusation de terrorisme est toujours réversible, la question des modalités de figuration du terroriste est importante. La lecture des textes littéraires est susceptible de nous aider à comprendre ces processus, qui semblent échapper aux définitions traditionnelles du personnage.
Comment rendre l'expérience migratoire communicable ? Par quels récits cette expérience peut-elle être dite ou représentée ? La crise migratoire actuelle s'accompagnerait-elle, fondamentalement, d' « une crise de l'imagination et de la mise en récit » ? Telles sont les principales questions soulevées dans ce dossier de la revue Spirale « Récits d'exil : la part du silence ». Dirigé par Khalil Khalsi, le dossier contient un entretien de ce dernier avec Michel Agier, ainsi que des contributions d'Elara Bertho, d'Estelle Garcia Sauzin, de Mélanie Loisel, de Catherine Mazauric, d'Eftihia Mihelakis, et de Michel Peterson. Le portfolio visuel dont le texte est signé par Ariane De Blois, est consacré, lui, au travail de l'artiste d'origine iranienne Anahita Norouzi. Dans sa chronique « Carte blanche », l'essayiste Dalie Giroux se penche, pour sa part, sur la crise entourant l'utilisation du « mot en n », alors que Jennifer Bélanger et Stéphanie Roussel nous proposent, dans leur « Critique de la critique », une vision non agonistique du champ littéraire. (source : Spirale)