Tout le monde l'appelle Le Chinois et se moque doucement de lui, de ses poèmes et de ses « théories à la con ». L'année de ses quinze ans, le narrateur s'est épris de Rosalba. Elle, elle n'a rien vu ; c'est l'héritier de la prospère Casse automobile qu'elle épousera. Au fil du temps, cet amour non partagé s'est librement déployé dans l'imagination de l'amoureux. Le jour où Rosalba disparaît, la police diffuse un appel à témoins. Pour comprendre cette histoire dont il perd sans cesse le fil, Le Chinois interroge les proches de Rosalba. Leurs voix dessinent l'inquiétant motif d'un miroir brisé. Anti-polar et célébration de la folie amoureuse, Malencontre rappelle qu'en littérature comme dans la vie, vérité et imaginaire ne sont pas antagonistes.
Jérôme Meizoz, né en Valais, vit à Lausanne. Lauréat d'un Prix suisse de littérature 2018 pour Faire le garçon (Zoé, 2017), il a notamment publié : Morts ou vif (Zoé, « Livre de la Fondation Schiller 2000 »), Les Désemparés (Zoé, 2005), Père et passe (En bas, 2008), Séismes (Zoé, 2013), Temps mort, préface d'Annie Ernaux (2014), Haut Val des loups (Zoé, 2015) et Absolument modernes ! (2019).
Tableau impressionniste d'une bourgade durant la décennie 1970, Séismes raconte le parcours troublant d'un enfant vers l'âge d'homme. Sidéré par la perte de sa mère et l'étrangeté du monde adulte, le narrateur égrène les instants rares où l'existence atteint son maximum d'incandescence. Sa voix, accordée à l'oralité des rues, dit la sensualité des odeurs, du toucher, et donne au récit une épaisseur singulière.
Par une écriture minimale et rythmée, Jérôme Meizoz rejoint l'émotion par l'épure.
Jérôme Meizoz vit en Suisse. Parmi ses ouvrages, Père et passe (Le Temps qu'il fait/En bas, 2008), Temps mort, préface d'Annie Ernaux (En bas, 2014), Haut Val des loups (Zoé, 2015), Faire le garçon, Prix suisse de littérature (Zoé, 2017), Absolument modernes ! (Zoé, 2019).
Préface de Claire Devarrieux
« Quand mère s'est jetée sous le train, il a bien fallu trouver une femme de ménage. »
Jérôme Meizoz, né en Valais, vit à Lausanne. Lauréat d'un Prix suisse de littérature 2018 pour Faire le garçon (Zoé, 2017), il a notamment publié : Morts ou vif (Zoé, «Livre de la Fondation Schiller 2000»), Les Désemparés (Zoé, 2005), Père et passe (En bas, 2008), Séismes (Zoé, 2013), Temps mort, préface d'Annie Ernaux (2014), Haut Val des loups (Zoé, 2015) et Absolument modernes ! (2019).
Un village de montagne, la nuit. Un étudiant sauvagement battu par trois inconnus. Le Jeune Homme se consacrait à la défense de l'environnement. Un groupe de militants candides soutient la cause qui lui a presque valu la mort. Dans les cafés, chacun y va de son avis. La rumeur galope. Les preuves manquent, l'enquête s'enlise et la justice finit par déclarer forfait. La police a-t-elle examiné toutes les pistes de l'affaire ? Qui n'a pas intérêt à ce que la vérité éclate au grand jour ? Épais comme un roman, le dossier reste secret. Mais parfois le silence ne suffit plus : ici commence la littérature.
Haut Val des loups reconstitue les années ardentes et cocasses de jeunes gens aux prises avec une société close, décidés à sauver la nature et changer le monde...
La faille de vivre, qui ne la connaît pas ? Sur la fragilité et l'incertitude des vies, ce livre s'égrène comme une suite de scènes et de portraits. Les récits brefs portent sur les moments et les lieux où basculent des personnages laissés pour compte.
Quelle place reste-t-il pour ce qui, en nous, palpite et refuse de se soumettre aux exigences du monde diurne ? Que deviennent celles et ceux qui ne peuvent s'insérer dans le rythme de nos sociétés ?
Les désemparés qui hantent les villes nous renvoient aux étranges misères de la réussite. Passants pressés, c'est à peine si nous osons lire nos propres désarrois dans leurs yeux.
«Ne riez pas : mettez vos noms sur leurs visages.»
Première étude d'ensemble consacrée au « laboratoire » d'écriture de Jean-Marc Lovay, ce petit livre parcourt les fictions publiées par l'écrivain jusqu'à ce jour en privilégiant quelques noeuds symboliques toujours émergents.
Images et passages, itinéraires d'individus pris dans leur « vertige » intérieur, énigmes en paroles, tous témoignent d'un sens à la fois recherché et déjoué par un langage ennemi des routines logiques. Ce bref essai souhaite engager à la lecture de Lovay en portant au jour des stratégies de communication romanesque qui excèdent les cadres du récit traditionnel.
Ni mode d'emploi, ni guide de lecture, il se veut au contraire une invite à poursuivre le travail du sens, sous ses formes les plus actuelles.
A travers les exemples de Jean-Jacques Rousseau (1712-1778), de Rodolphe Töpffer (1799-1846), de C.F. Ramuz (1878-1947) et de nombreux autres auteurs, tous formés dans l'espace linguistique de la Suisse française, cet essai enquête sur le rapport des écrivains romands au français standard, le « français de Paris ». Sur ce terrain s'est construite une différence culturelle souvent revendiquée. Le propos s'élargit aux tentatives du même type rencontrées dans d'autres pays francophones non français.
Par diverses inventions stylistiques, les écrivains des marges de l'Hexagone ont su parfois réanimer la langue littéraire, en déjouant les critiques puristes.
Dans un bourg catholique au coeur des Alpes, des rituels silencieux dictent les rapports entre les vivants et les morts. Ces brefs récits de deuil reconstituent une histoire familiale que l'énigme du suicide a verrouillée. Comment déjouer cette fatalité qui, à travers les générations, semble avoir été l'unique loi de succession ?
Au moment où il s'imagine atteint de maladie, le narrateur entreprend d'éclairer ces destins sans paroles. Frappé par l'écho qu'éveille en lui le dialecte oublié et honteux, il suit alors la piste des mots.
Jérôme Meizoz, auteur de plusieurs essais littéraires, signe ici un premier texte personnel, qu'accompagnent des photographies d'Oswald Ruppen.