Rayons
- Littérature
- Biographie / Témoignage littéraire (104)
- Témoignages (50)
- Autobiographie / Mémoires / Journal intime (29)
- Biographie (12)
- Jeunesse
- Bandes dessinées / Comics / Mangas
- Policier & Thriller
- Romance
- Fantasy & Science-fiction
- Vie pratique & Loisirs
- Tourisme & Voyages
- Arts et spectacles
- Religion & Esotérisme
- Entreprise, économie & droit
- Sciences humaines & sociales
- Sciences & Techniques
- Scolaire
- Parascolaire
- Dictionnaires / Encyclopédies / Documentation
Accessibilité
Biographie / Témoignage littéraire
-
Le montagnard : dans les pas de Lionel Terray
Lionel Daudet
- Stock
- Essais - Documents
- 2 Novembre 2023
- 9782234092792
« Je voudrais comprendre ce prénom, Lionel, que m'ont donné mes parents. Un hommage à une icône de l'alpinisme propulsée bien au-delà des cimes, à une vie brûlée par la flamme des hauteurs.
Entre 1945 et 1964, Lionel Terray gravit les murailles des Alpes, il participe aux grandes épopées de l'Himalaya - dont le mythique Annapurna, premier 8 000 jamais atteint -, escalade les pics impossibles des Andes, et enfin l'Alaska.
Mais Terray n'a pas seulement été le plus remarquable alpiniste de son temps, il fut aussi un paysan acharné, un skieur talentueux, un guide de haute montagne passionné, un conférencier reconnu, un réalisateur curieux, l'auteur du best-seller Les Conquérants de l'inutile. Sa vie entière a été marquée du sceau de l'engagement : à la fin de la Seconde Guerre mondiale, il combat les Allemands sur la frontière franco-italienne, puis s'implique personnellement dans les grands drames qui ont secoué l'histoire du secours en montagne. Aujourd'hui, partout en France, des rues, des places, des collèges portent son nom.
Que murmure-t-il à notre époque ? Quelle direction indique-t-il à l'alpiniste que je suis devenu ? Quelles valeurs portent son inspiration ? Durant l'ascension de sa dernière voie, longueur de corde après longueur de corde, j'ai envie d'embrasser le rayonnement de cette étoile morte dont la lumière ne cesse de nous parvenir. »
L. D. -
Redécouvrir Saint Phalle ? C'est partir, avec Gwenaëlle Aubry, explorer un jardin, un ailleurs, où l'adulte annule la distance avec l'enfance, où l'artiste s'exprime de tout son corps, de tout son regard. Cet ailleurs, avec ses sculptures monumentales et miroitantes, se situe à mi-chemin entre Pise et Rome: « Il Giardino dei Tarocchi ». « Le Jardin des Tarots », car la vie est jeu, la vie est pari, elle est une réponse énigmatique et ritualisée aux violences de l'enfance.Niki de Saint Phalle a été violée par son père à onze ans, pendant « l'été des serpents », et maltraitée par sa mère. De ce saccage inaugural, elle est sortie victorieuse, déterminée à « voler le feu aux hommes » et à « faire la révolte ». Elle a peint à la carabine, créé des Accouchées sanglantes et des Mariées livides, des Nanas bariolées et des Skinnies filiformes, des Black Heroes, des films hallucinés. Avec Jean Tinguely, elle a inventé « 36 000 façons d'être déséquilibrés ». Le Jardin est son Grand OEuvre, son « destin », où rage et rêve se mêlent dans des figures vengeresses mais aussi magiciennes. En les sculptant, elle a rencontré La Force, Le Magicien, Le Soleil, La Papesse, Le Fou, La Mort, Le Monde. Elle a vécu dans L'Impératrice.Puisque le mystère de la vie est colossal, ses répliques le seront aussi : immenses, à la démesure de l'enfance.« On dit tomber en enfance" comme tomber amoureux" : mais Saint Phalle n'est pas tombée, elle est montée en enfance. Son lourd legs elle l'a, comme on souffle un métal, transmué en légèreté. »Gwenaëlle Aubry traverse le miroir pour nous montrer cette puissance de vie et de métamorphose à l'oeuvre chez une des plus célèbres artistes du XXe siècle. Elle joue au tarot avec Saint Phalle, rebat ses cartes, rencontre les artisans du Jardin qui, jour après jour, lui en livrent les clefs. Avec eux, elle part à la recherche de l'enfance fugitive : « Je suis venue te chercher, tu vois, un peu en retard mais je suis là, allez viens, n'aie pas peur, on va au Jardin. » Une évocation littéraire menée avec une précision qui le dispute à l'émotion. Un portrait magistralement écrit.
-
" C'est le prince du En Même Temps, cette stratégie qui, quoi qu'on pense n'est pas moderne : c'était déjà la devise du XVIIIe siècle. Musicien, courtisan, financier, promoteur immobilier, industriel, espion, armateur, auteur d'oeuvres tantôt géniales, tantôt très oubliables, éditeur de Voltaire, il devient révolutionnaire malgré lui. Trop gourmand pour ne pas TOUT vivre à la fois. Et trop joyeux de toutes ces aventures pour en ressentir de la fatigue. Comme l'écrivait Fernando Pessoa, n'être qu'un est une prison."
E.O. -
Il était resté glissé dans la poche intérieure du vieil étui en cuir acheté sur Internet. Un tout petit répertoire, comme ceux vendus avec les recharges annuelles des agendas, daté de 1951.
A : Aragon. B : Breton, Brassaï, Braque, Balthus... J'ai feuilleté avec sidération ces pages un peu jaunies. C : Cocteau, Chagall... E : Éluard... G : Giacometti... À chaque fois, leur numéro de téléphone, souvent une adresse. L : Lacan...
P : Ponge, Poulenc... Vingt pages où s'alignent les plus grands artistes de l'après-guerre. Qui pouvait bien connaître et frayer parmi ces génies du xxe siècle ?
Il m'a fallu trois mois pour savoir que j'avais en main le carnet de Dora Maar.
Il m'a fallu deux ans pour faire parler ce répertoire, comprendre la place de chacun dans sa vie et son carnet d'adresses, et approcher le mystère et les secrets de la « femme qui pleure ». Dora Maar, la grande photographe qui se donne à Picasso, puis, détruite par la passion, la peintre recluse qui s'abandonne à Dieu. Et dans son sillage, renaît un Paris où les amis s'appellent Balthus, Éluard, Leiris ou Noailles.
B.B. -
Marcher n'est pas une activité pour Axel Kahn, c'est une manière d'être. Il se définit comme un homme qui marche, un chemineau de la vie. Au rythme de son pas, sur les chemins et les sentiers, sur les pavés parfois, il a pensé, cherché, douté, le cas échéant, trouvé. Il a aimé, aussi, passionnément. Son ouvrage est un hymne à l'esprit, à la beauté et à la liberté. Un hymne à l'amour. L'existence d'un homme en chemin, au fil de ses souvenirs de l'enfance à la vieillesse. Cent cinquante ans après Julien et André dans Le Tour de la France par deux enfants, Axel Kahn, marcheur obstiné et attentif, peint de ce pays un tableau émerveillé mais lucide.
-
Du Tibet à l'Albanie, du Pakistan à la Mongolie et à travers toute l'Eurasie, Cédric Gras interroge le voyage. Rite de passage pour la jeunesse occidentale dont il faisait partie. Âge d'or de l'exploration d'un monde qui l'a fait rêver, mais que sa génération a trouvé transfiguré. Le voyage est aussi synonyme d'aventure, de poésie, de solitude ou de l'étude d'une langue. Comment redécouvrir la Terre au xxie siècle ?
-
Dans l'intimité des Windsor : 1940-1945
Alathea Fitzalan Howard
- Stock
- Essais - Documents
- 21 Avril 2021
- 9782234090859
« Drôle, intelligent, poignant et historiquement fascinant. »The Times Comme tant d'autres en Grande-Bretagne, la vie de la jeune Alathea Fitzalan Howard a été bouleversée par le début de la Seconde Guerre mondiale. Pour échapper aux bombardements qui menacent Londres, elle est envoyée chez son grand-père dans son domaine de Cumberland Lodge, à quelques pas du célèbre château de Windsor. Enfant solitaire et mélancolique, Alathea trouve l'affection dont elle rêvait grâce à son amitié privilégiée avec ses nouveaux voisins : les jeunes princesses, Elizabeth et Margaret, et leurs parents, le roi George VI et son épouse. Ensemble, les adolescentes aimeront les fêtes, les soirées cinéma et les pique-niques. Mais la guerre n'est jamais loin. Leur quotidien est rythmé par les sirènes nocturnes, le souvenir des jeunes gens envoyés au front qui n'en reviendront jamais et l'hôpital de campagne où Alathea travaille comme bénévole.
Dans ses journaux intimes, Alathea a tout consigné : les détails à la fois profondément sincères et fascinants de sa vie avec la famille royale, ses moments d'angoisse et de peur face cette époque troublée qu'est la Seconde Guerre mondiale, mais aussi ses rêves et espoirs de devenir une femme de demain.
Publié pour la première fois, Dans l'intimité des Windsor dévoile un portrait franc et plein de vie de la famille royale et de la princesse Elizabeth, jeune fille si chaleureuse et pourtant très discrète, déjà en route vers son destin : la Couronne. Traduit de l'anglais par Nathalie Azoulai -
Jean-Michel Aulas est un parfait produit de l'École de la République. Figure essentielle du monde des affaires et du monde du sport en France et internationalement, il a acquis son statut au gré d'une ascension accélérée. Né à L'Arbresle (Rhône), fils d'un prof de français et d'une prof de maths, il a anticipé la révolution informatique avec à-propos. Titulaire d'un simple BTS à l'âge de 19 ans, cet esprit sans cesse en ébullition a demandé à ses parents son émancipation (la majorité légale était alors fixée à 21 ans) afin de cofonder sa toute première entreprise. C'est dans le secteur de l'informatique qu'il s'est épanoui plus avant jusqu'à diriger la CEGID (Compagnie européenne de gestion de l'informatique décentralisée), une société spécialisée dans la conception de logiciel de gestion de compte.
Le football, il le découvre un peu par hasard. Ancien délégué syndical de l'UNEF, marqué par les événements de mai 68, ex-joueur de handball, il se contente, dans un premier temps, de répondre à une bravade de Bernard Tapie pressé de le voir prendre la direction de l'Olympique lyonnais. Pari tenu. À tel point que Jean-Michel Aulas est considéré comme l'un des présidents les plus efficaces de l'histoire du « foot » français. Chemin faisant, JMA - tel que tous ses proches le surnomment - a remporté avec l'OL sept titres de champion de France d'affilée et huit titres de championne d'Europe. Il est l'un des rares présidents en France à avoir fait construire un stade dédié (le Groupama Stadium).
Secondé par son fils Alexandre, toujours ardant et inventif, exigeant et intransigeant, il a finalement attendu l'âge de 73 ans pour vendre son oeuvre à John Textor un richissime homme d'affaires américain. Le coeur léger et des idées plein la tête. Sans doute parce que, plus que la moyenne des entrepreneurs qui l'entourent, il est sans cesse prêt à se remettre en cause et se réinventer. -
« Comment un philosophe a-t-il pu surgir des buissons corréziens ? » C'est avec cette interrogation que Marcel Conche, né en 1922 à Altillac, non loin de Beaulieu-sur-Dordogne, retrouve, « plein d'âge et de raison » comme dit le poète, sa Corrèze natale. Il n'avait pas prévu de revenir habiter ici, sauf peut-être pour y être enterré dans le petit cimetière en pente au pied de l'église qui domine le vallon. Le hasard de la vie - le même hasard qui l'a fait philosophe quand rien ne l'y destinait - en a décidé autrement : en 2009, il entassait dans le coffre de sa Clio ses livres essentiels (Montaigne et puis ses chers Grecs : Parménide, Héraclite, Épicure...) et se réinstallait à la Maisonneuve, la maison de son enfance.
Pour lui, revenir à la Maisonneuve, c'est boucler une boucle. Qu'importe si la maison ne ressemble plus du tout à celle qu'il a connue et aimée enfant. Il a fait sienne la philosophie dépouillée d'Épicure : la voie du bonheur passe par la réalisation des désirs naturels et nécessaires (se nourrir, s'abriter, philosopher), et le dédain des désirs vains (l'argent, la gloire, la gourmandise, la passion amoureuse...).
Où Marcel Conche a-t-il entendu sa vocation philosophique ? Est-ce dans les bois d'Altillac où il se plaît à côtoyer Dionysos ? Est-ce dans le courant de la Dordogne, devant laquelle il médite sur le temps qui passe bien avant d'avoir lu Héraclite ? Est-ce dans le rythme des jours qui lui a donné la lenteur nécessaire à la pensée ? Est-ce là, en Corrèze, malgré l'ennui que lui procure sa « condition paysanne », qu'il a choisi comme une évidence la philosophie naturaliste d'Épicure ?
Alternant souvenirs d'enfance, véritable chronique de la vie paysanne du début du xxe siècle, évocations de ses amours et leçons de philosophie, il se raconte, solitaire, dans un monde où les dieux grecs, les seuls auxquels il croit, parfois se manifestent.
-
Comment j'ai appris à lire
Agnès Desarthe
- Stock
- Hors collection littérature française
- 2 Mai 2013
- 9782234071377
« Apprendre à lire a été, pour moi, une des choses les plus faciles et les plus diffi ciles. Cela s'est passé très vite, en quelques semaines ; mais aussi très lentement, sur plusieurs décennies.
Déchiffrer une suite de lettres, la traduire en sons fut un jeu, comprendre à quoi cela servait fut une traversée souvent âpre, et, jusqu'à l'écriture de ce livre, profondément énigmatique. »Comment apprend-on à lire ? Comment notre désir de lecture peut-il être entravé ? Comment l'écriture peutelle rendre meilleur lecteur ? Cheminant à travers ses souvenirs, Agnès Desarthe mène une enquête passionnante, puisant au coeur d'un secret : celui de n'avoir pas aimé lire pendant longtemps. -
Patrick Tabarly est un homme discret. Il n'en est pas moins un témoin privilégié. Comme Éric, son frère aîné, il a connu les grandes heures de la voile française de la fin des années 1960 au début des années 1980. Il a surtout partagé au plus près le quotidien du « premier marin de France » disparu en mer d'Irlande il y a tout juste vingt ans. Avec lui, il a participé à la première navigation du mythique Pen Duick, remporté quantité d'épreuves et, ensemble, ils ont essuyé leur premier naufrage. Et c'est parce qu'il vouait à son aîné un respect sans borne que son regard, sans concession, a encore plus de prix.
-
Cas de force majeure : histoires de violences policières ordinaires
Remedium
- Stock
- Essais - Documents
- 19 Janvier 2022
- 9782234093065
Le 1er décembre 2018, Zineb, quatre-vingts ans, est sur le point de fermer les volets de son appartement, situé au quatrième étage d'un immeuble, lorsqu'elle est touchée par une grenade lacrymogène qui explose ensuite dans son appartement. Le lendemain, elle succombe à ses blessures. Le rapport d'expertise officiel conclut à une mort accidentelle.Le 3 janvier 2020, Cédric, quarante-deux ans, est interpellé non loin de la Tour Eiffel et verbalisé pour infraction au Code de la route. Le ton monte et Cédric se retrouve menotté et immobilisé au sol par trois agents. Alors qu'il est face contre terre, son casque toujours sur la tête, il fait un arrêt cardiaque.Le 10 décembre 2020, Débora, vingt-trois ans, a oublié de mettre son masque dans la rue et se retrouve verbalisée. Rattrapée par une policière, Débora est plaquée au sol puis poussée contre un mur. Débora est enceinte de quatre mois et demi. Dix jours plus tard, elle accouchera d'un enfant mort-né. En vingt portraits saisissants, Remedium dénonce l'impunité des forces de l'ordre, les discriminations, les abus de pouvoir, les outrages verbaux et physiques de ceux qui ont pour devoir de représenter l'État et protéger ses citoyens.L'auteur a décidé de donner la parole aux victimes, de représenter leur version des faits. On y retrouve des affaires médiatisées, celles de Michel, le producteur de musique tabassé dans son studio parisien, celle de Théo, éducateur à Aulnay-sous-Bois, agressé par des policiers lors d'un contrôle de police... mais aussi bien d'autres tombées dans l'oubli... Parce que les violences policières ne sont plus des cas de force majeures, des cas isolés, mais bien des actes qui font partie de notre quotidien.
-
Karen Blixen, roman. La baronne a eu en effet la vie la plus romanesque qui puisse être. On serait tenté de dire : les vies. Chasseresse africaine au Kenya, hôtesse mondaine dans sa demeure maritime de Rungstedlund au Danemark, conteuse au profil acéré d'oiseau de proie, amoureuse et amante, de Denys Finch Hatton à sa dernière passion nordique, Thorkild BjØrnvig, un poète de trente ans son cadet ! Écrivain et démiurge, mondialement célébrée et lue.
Comment chanter sa singularité, sa liberté, son souverain mépris des codes et des convenances ? Dans ce roman vrai, de l'Afrique au Danemark, de New York à Londres, c'est toute une folle époque qui revit ici en couleurs et en cinémascope : Dominique de Saint Pern ressuscite la femme courageuse et la diablesse, mais aussi l'âme de cet âge d'or où l'on savait aimer, écrire et mourir en beauté.
-
« Je ne savais pas qu'on tuerait mon père. Aucun enfant ne peut imaginer une chose pareille. Mais ça arrive. J'ai encore du mal à croire qu'à peine trente-cinq grammes d'acier et un gramme de poudre aient pu détruire une famille. Je l'atteste pourtant. Ils ont détruit la mienne. »
À onze ans, Sara Jaramillo Klinkert perd son père, avocat colombien, assassiné par un tueur à gages. Rien ne sera plus jamais comme avant. La petite fille privilégiée, élevée par des parents aimants dans une somptueuse villa entourée de végétation luxuriante, est soudain obligée de quitter l'enfance.
Comment devenir adulte lorsque la violence a terrassé l'innocence ? Comment parler à sa mère, qui doit élever seule ses cinq enfants ?
Loin de la plainte et de la lamentation, l'autrice remonte le fleuve de ses souvenirs d'enfant pour affronter ses traumatismes et ceux de ses frères. Chapitre après chapitre lui revient l'odeur capiteuse du manguier qui trônait dans son jardin, le crépitement des galettes de maïs de sa mère, la cabane aux longues branches construite par son père, transformant le chagrin en force, la reconstruction et la résilience en un cri universel.
Porté par une langue à la fois sobre et sensuelle, Comment j'ai tué mon père se lit en un seul souffle et laisse le lecteur sans voix.
Traduit de l'espagnol (Colombie) par Anne Plantagenet -
En quelques textes qui se répondent et s'éclairent, Dominique Ané dresse le portrait d'un jeune homme inquiet qui lui ressemble. Livre des premières fois et des découvertes fondatrices, il dit toutes les rencontres, avec la musique, les amis, les filles, et rend compte des chagrins, des colères, et de la peur devant l'existence. La détermination à devenir musicien est l'endroit où converge tout le récit, là où il puise le courage. Des expériences de groupes aux tournées et nuits d'hôtel, le chanteur se construit dans sa relation singulière aux mots et à la voix, celle qu'il redonne à l'enfant et à l'adolescent qu'il a été. Une voix d'une force vibrante qui traverse tout le livre.
-
Qui n'a jamais entendu parler du questionnaire de Proust ?
Les réponses de l'écrivain ont traversé le temps et fait le tour du monde. On a oublié qu'elles provenaient d'un album intitulé Confessions, appartenant à Antoinette Faure, la fille du futur président de la République.
En participant à ce jeu de société à la mode, Marcel Proust ne se doutait pas qu'il livrerait des indices sur l'adolescent qu'il était. Ses réponses ont été commentées. Mais jamais contextualisées ou comparées. Jamais datées avec exactitude.
De Gilberte aux Champs-Élysées à la petite bande d'Albertine et des jeunes filles en fleurs, quelles traces ont-elles laissées dans son oeuvre ?
Évelyne Bloch-Dano a mené l'enquête. Elle est parvenue à identifier les autres amis de l'album d'Antoinette. C'est alors tout un monde qui a surgi, celui des jeunes filles de la bourgeoisie de la Belle Époque. Quelques garçons aussi. À
travers leurs goûts, leurs rêves, s'est dégagé le portrait d'une génération. Celle de Marcel Proust. -
Qu'est ce qui détermine un caractère, une inclination, un destin ? Peu et beaucoup de choses à la fois. Éventuellement, un lieu géographique ou un milieu social. Peut-être la fréquentation d'un mentor ou l'emprise d'une passion. Une éducation, de toute évidence.
Né il y a soixante ans de parents optimistes, persuadés du bon fonctionnement des institutions républicaines et installés par choix aux Minguettes, en banlieue lyonnaise ; d'emblée confronté à la diversité des origines et des statuts dans un environnement sans contrainte, Thierry Frémaux se penche avec curiosité sur le chemin parcouru. « Je ne serais pas arrivé là, si... » En remontant le cours de sa vie, le directeur de l'Institut Lumière et Délégué général du Festival de Cannes, familier de la planète cinéma dans son ensemble, de ses institutions comme de ses stars, constate, non sans surprise, que c'est sans doute la pratique du judo qui a déterminé avec le plus d'efficience et de constance ses goûts et sa personnalité. Un exercice qu'il pratiqua avec ardeur et assiduité (jusqu'à devenir ceinture noire !), mais qui, surtout - pour paraphraser la célèbre confidence d'Albert Camus à propos du football -, lui a apporté ce qu'il sait « de plus sûr à propos de la morale et des obligations des hommes ».
De l'enfance au judo, du judo au cinéma qui nourrit aussi grandement ce récit réjouissant et passionnant, Thierry Frémaux reconstitue l'ossature d'une vie à l'aune d'un art empreint de sagesse. Celui qui lui a offert les bases d'un savoir-vivre ensemble où le respect de l'autre, le contrôle de soi, la modestie et le courage jouent le rôle le plus important. -
Le tour de la France, exactement
Lionel Daudet
- Stock
- Essais - Documents
- 12 Février 2014
- 9782234076822
Un pari fou ? Lionel Daudet, alpiniste amputé de huit orteils gelés dans la face nord du Cervin, en a tenté d'autres. Mais faire le tour de la France, exactement, en suivant pas à pas, au mètre près, le trajet de la frontière et du littoral, quelle belle folie, quelle aventure pourtant si proche de nous !
Le 10 août 2011, Lionel Daudet quitte la maison : il rentrera quinze mois plus tard, après avoir arpenté le territoire à pied, à vélo, en kayak, en voilier, seul ou accompagné d'amis, d'amateurs, de rencontres. Des chiffres ? Environ 3 000 kilomètres d'arêtes, de forêts, de rivières, et 6 000 kilomètres de littoral. Des soucis ? Nombre de nuits blanches et la foudre qui le traverse. Rien qu'un exploit ? Le Tour de la France, exactement, c'est aussi une vision sociale du pays, un jeu des mille bornes, un cache-cache avec les banlieues, les parcelles privées, la végétation.
À quoi ressemble une frontière ? Lionel Daudet nous invite à réfléchir à cette réalité mouvante. -
« Mon père n'était pas croyant. Pourquoi ma mère a-t-elle tenu à cet enterrement religieux ? La réponse, je ne tarde pas à la découvrir. Sur la pierre tombale, à côté du nom de mon père, elle a fait graver ces mots :À la mémoire de Mimoun COHEN son père Yvonne COHEN sa mère Colette COHEN sa soeurJean-Jacques SICSIC son beau-frèredisparus en juin 1962 en AlgérieEt de Régine COHEN sa soeurFigés dans le marbre, ils hurlent comme des nouveau-nés. Et moi, j'ai l'impression de me réveiller d'un long coma. Colette, Yvonne, Mimoun, Jean-Jacques. Yvonne, Mimoun, Jean-Jacques, Colette. J'ignorais que mon père avait une soeur, une soeur qui s'appelait Colette. Jusqu'à ce jour, je n'avais jamais entendu parler de mes grands-parents, ils n'avaient pas de noms, pas de visages.Colette, Yvonne, Mimoun, Jean-Jacques. Yvonne, Mimoun, Jean-Jacques, Colette. J'ai beau répéter ces noms comme un mantra, rien ne se passe, ils ne convoquent aucune image, aucun souvenir. Seulement un incommensurable étonnement. Pourquoi ce secret, pourquoi ce silence ?Disparus en Algérie. Qu'est-ce que ça veut dire, disparus ? Qu'est-il arrivé à mes grands-parents, leur fille et leur gendre, là-bas, en Algérie ? »C'est donc lors de l'enterrement de son père qu'Hélène Cohen découvre l'existence en même temps que la disparition d'une partie de sa famille. Juifs algériens, ils sont quatre à être partis et jamais revenus, quelques jours avant la déclaration d'indépendance. Ramenée à elle-même par cette découverte, l'autrice décide de plonger dans les méandres du secret familial et d'interroger les survivants pour enfin comprendre et connaître les disparus. Une enquête poignante au coeur d'un déni familial qui fait écho à l'un des épisodes les moins connus de la guerre d'Algérie : la disparition de plusieurs centaines d'Européens malgré la signature des accords d'Évian.
-
Jean Kahn-Dessertenne, enseignant et philosophe, se donne la mort à 54 ans le 17 avril 1970 en se jetant d'un train. Il laisse une lettre à son fils Axel qu'il dit « capable de faire durement les choses nécessaires ». Quarante-sept ans après,
ce dernier s'acquitte d'une dette, il obéit à l'injonction paternelle, durement, en donnant la parole à son père. Dans les instants qui précèdent le saut mortel, la vie de Jean défile à vive allure, ses engagements politiques, ses tumultueuses
relations aux femmes, son souci de sa relation à ses fils, son itinéraire intellectuel. Sont ainsi évoqués en toile de fond l'essentiel de l'histoire de la France au XXe siècle, la place qu'y prirent la bourgeoisie, le communisme et de Gaulle, les crises et ébranlements de tous ordres, économiques, guerriers, littéraires et personnels. Le sourire et la dérision ne disparaissent pas toujours à l'heure de mourir, Jean en
témoigne. Cependant, Axel Kahn a surtout écrit là un livre vibrant et déchirant. -
Nous n'avons jamais été des enfants : 1939-1945, une enfance cachée
Berthe Badehi, Frédéric Métézeau
- Stock
- Essais - Documents
- 20 Octobre 2021
- 9782234090866
« Six jours par semaine, six heures par jour, souvent le matin, Berthe accueille les visiteurs dans le grand hall d'entrée de Yad Vashem. Debout.
Elle s'adresse à eux en hébreu, français, anglais et allemand pour guider, proposer des audioguides, des plans du mémorial... ou des mouchoirs en papier pour essuyer les larmes à l'issue de la visite.
Toute sa vie, Berthe s'est tenue debout. En Savoie quand il fallait vivre cachée. À Lyon après-guerre quand elle a dû repartir de zéro avec ses parents. Aujourd'hui encore, à peine tassée, toujours vive et lumineuse, Berthe a pris le temps de s'asseoir avec moi pour me raconter cette incroyable vie commencée il y a presque 90 ans. Elle n'a oublié aucune date, aucun nom, aucun lieu. De la Pologne à Israël en passant par Lyon et la Savoie, je chemine dans des mondes qui n'existent plus : l'Israël des pionniers des années cinquante, la Savoie paysanne des années quarante, la Lyon ouvrière et industrieuse des années trente, le shtetl polonais du début du XXe siècle englouti par l'Holocauste. Sa vie est aussi une leçon de vie. »Frédéric Métézeau
1941, Berthe Badehi, 9 ans, juive, doit quitter Lyon et ses parents pour aller se cacher dans un village de Savoie. Avec en poche rien d'autre qu'un faux certificat de baptême, rédigé par un curé ami de son père, elle trouve refuge dans une ferme tenue par une femme qui la protégera envers et contre tout.
Après cette enfance cachée, Berthe rentre à Lyon retrouver ses parents. C'est l'après-guerre, l'étrange retour à la « normale », l'attente de ceux qui ne reviendront pas des camps. Puis l'amour, le mariage et le départ en Israël. Une nouvelle vie, un nouveau pays, de nouvelles guerres aussi.
Un récit de vie extraordinaire et lumineux, à la première personne coécrit avec Frédéric Métézeau. -
Du début de la pandémie de Covid-19 qui a bouleversé le monde, nous ne savons rien. En janvier 2020, pour la première fois dans l'histoire, une ville de plus de dix millions d'habitants est mise en quarantaine.
Enfermée dans son appartement, l'écrivaine Fang Fang tient son journal en ligne. Jour après jour, suivie par des millions de lecteurs, elle retrace l'histoire d'une catastrophe, depuis le chaos glaçant des premières semaines jusqu'à l'enrayement de l'épidémie.
Fang Fang raconte la mort et la peur, la solidarité des habitants, le silence des responsables, le courage des lanceurs d'alerte, la débrouille et les petites joies, les plaisanteries et la colère qui circulent, le printemps qui vient dans une ville qu'elle aime. Alors qu'il se heurte à la censure et à de violentes attaques, ce témoignage unique nous rappelle nos premiers devoirs dans les heures sombres : l'indépendance d'esprit et l'humanité.
Traduit du chinois par Frédéric Dalléas et Geneviève Imbot-Bichet -
Nos étoiles ont filé
Anne-Marie Revol
- Stock
- Hors collection littérature française
- 29 Septembre 2010
- 9782234069152
Ça ne devrait pas être de la littérature, ça ne devrait même pas être un livre. Mais comme tout cela n'aurait pas dû arriver, un texte a été écrit, des lettres adressées à deux petites filles, deux étoiles filantes, aujourd'hui et depuis bientôt deux ans disparues.
Fait divers atroce, disent les médias. Il n'y a pas de hiérarchie dans le malheur et, pourtant, en ce matin d'août 2008, la France entière se réveille sous le choc de la mort par incendie de deux enfants, moins de quatre ans à elles deux. On ne fait pas de livre avec ça, répétons-le, sauf si peu à peu le seul moyen de continuer à vivre consiste, grâce à des lettres d'une mère destinées à ses deux merveilles, à les réincarner jour après jour, à les faire précisément revivre.
Ce livre hors norme et hors catégorie est avant tout un livre d'amour pour ces deux princesses envolées, et pour leur père aimant, présent, auquel on va s'attacher page après page afin de comprendre l'incompréhensible : comment la force de ce couple aussi pur permet de se sauver.
Nos étoiles ont filé est un livre qui évite pathos et complaisance, qui hésite parfois entre rires et larmes, qui se distingue par son aspect unique, sinon ludique, et sa très saine incorrection. Pendant son écriture, un petit garçon est né du même amour. Le texte, cela n'étonnera personne, lui est dédié. Si la littérature ne sert à rien, elle aura au moins servi à cela. -
« Ce n'est pas un livre sur mon père. Ce serait plutôt un livre sur le temps qu'il m'aura fallu pour parler de mon père. »
Beaucoup de temps. Peut-être une vie entière pour aborder enfin Sam Rykiel, l'homme qui donne son nom à sa femme Sonia, à ses enfants, dont Nathalie, et à une marque naissante, moderne, féminine, dont personne ne sait ce qu'elle doit à la partie masculine du couple Rykiel.
Un père, divorcé encore très amoureux, l'on pourrait dire abandonné à lui-même, mort à 48 ans d'une hémorragie cérébrale, un père obnubilé par un fils aveugle qu'il veut éduquer à sa manière d'autodidacte savant et autoritaire, un père craint par une fille sauvage qui réclame de l'affection. Pourquoi autant de temps ? Autant de détours du côté de Sonia la flamboyante ? N'y-avait-il rien à dire du Rykiel venu du fond de la Pologne, mal aimé, trop aimé, mal aimant ?
Ce livre est écrit au nom du nom du père. Dire d'où vient ce nom, Rykiel, le lui restituer, dire aussi les blessures d'un père manqué... C'est une enquête par subtiles touches, par surprises. Les étapes de la découverte d'un inconnu, d'un destin jeté dans l'ombre, d'un homme qui pose soudain au premier plan, et c'est le plus beau, le plus surprenant livre de Nathalie Rykiel : Du côté de chez Sam.