Quatre cents ans après sa naissance, Molière continue de nous toucher, de nous fait rire, de nous surprendre, de nous éclairer, comme si ses pièces avaient été écrites hier. Qu'il nous soit tellement proche ajoute à son mystère. Par quelle magie, quand l'humour de tous les autres grands auteurs ne cesse de s'affadir avec le temps, sa force comique conserve-t-elle, aujourd'hui encore, toute sa puissance ? Pourquoi ses héros, réduits à quelques traits ou traversés d'aspirations contradictoires, animés par des lubies, aveugles à eux-mêmes, parviennent-ils à nous révéler des dimensions insoupçonnées de la condition humaine ? Comment le pur plaisir du jeu théâtral et de ses variations, premier moteur de ses pièces, devient-il, sous sa plume, un instrument de précision capable de dévoiler les motivations les plus secrètes des personnages ?
C'est que Molière est le seul auteur (hormis peut-être, à ce niveau, Charlie Chaplin) dont le génie découle entièrement de celui qu'il avait comme acteur. Au demeurant, si l'on veut en révéler toute la profondeur, il faut aborder ses comédies comme des partitions musicales : pour nous faire ressentir les vrais enjeux de la pièce, les acteurs doivent y déchiffrer les émotions, sans cesse changeantes et surprenantes, qu'ils auront à vivre sur la scène. Chez Molière, en effet, ce sont les émotions qui révèlent et jugent ce que les actes, les pensées et les paroles des personnages travestissent.
Sous cet angle, l'originalité de Molière apparaît avec une évidence et une simplicité nouvelles : les milliers d'ouvrages brillants qui lui ont été consacrés ont eu tendance à estomper les intentions du dramaturge, à force d'interprétations conceptuelles, morales, esthétiques ou historiques. Ce retour amoureux au Molière des origines, qui est le Molière de toujours et de demain, est celui que nous propose ici le 463e Sociétaire de la Comédie française, Francis Huster.
« Être danseur, c'est passer beaucoup de temps devant le miroir. Comment ne pas m'interroger à chaque spectacle sur mon rôle ? Comment dois-je l'habiter, l'interpréter et le danser devant un public d'aujourd'hui ? J'ai décidé de me raconter tel que je suis, pour être capable ensuite de m'adresser à ceux qu'on ne représente hélas jamais. Le chemin va être long, mais je ne me retournerai pas. Je dois accepter celui que j'étais hier et que je suis toujours, étoile ou pas. Le titre n'y change rien. »
Le 28 décembre 2016, Germain Louvet est consacré danseur étoile à l'issue d'une représentation du Lac des cygnes. Investi d'une exigence d'excellence depuis son admission à l'école de danse de l'Opéra de Paris à l'âge de douze ans, il raconte sa passion, convoque les oeuvres qui le portent, celles qui lui résistent. Mais sur scène comme en coulisses, le danseur étoile essaie de bousculer l'ordre établi du milieu de la danse.
Germain Louvet fait porter sa voix en faveur de davantage de diversité, remet en cause les codes inculqués, questionne les stéréotypes des corps, et interroge sa pratique jusqu'à renverser l'idée de vocation. Ce récit est celui d'un artiste engagé, pour qui toutes les choses qui se dansent sont un cri.
Enquête sur un parc qui déforme l'Histoire
Le Puy du Fou séduit chaque année deux millions de personnes. Prenant ce succès au sérieux,
quatre historiens et historiennes se sont immergés dans le parc, ont assisté à tous les spectacles et frissonné avec le public. Ils livrent ici une enquête minutieuse et pleine d'humour où apparaît, derrière les effets spéciaux et les décors somptueux, un univers rempli d'erreurs et de simplifications, le tout au service d'une propagande diffuse qu'il s'agit de repérer si on veut la combattre.
Combien de personnages, de scènes ou de répliques comiques de Molière êtes-vous capables de citer ?
Le dramaturge a composé une trentaine de comédies ; quatre cents ans plus tard, la magie continue d'opérer : nous rions en les lisant. À travers cette anthologie, savourez le best of de l'humoriste !
Un des plus grands comédiens français vivants raconte sa vie de compagnonnage avec Molière, et rend hommage à son génie
Depuis son apparition dans
Le Tartuffe en 1944, Michel Bouquet n'a plus quitté le répertoire de Molière. Il revient ici sur ces soixante-dix-sept années de compagnonnage durant lesquelles il a incarné de manière inoubliable plusieurs grands rôles, comme Harpagon ou Argan, et explique en quoi jouer Molière est aussi difficile qu'exaltant.
Ce livre raconte aussi la vie de Molière : son apprentissage, son rôle de chef de troupe, ses rapports avec Louis XIV, ses combats, sa vie intime, son mariage avec Armande Béjart, de vingt ans sa cadette, sa puissance de travail qui fit surgir, au milieu d'innombrables soucis, une succession de chefs-d'œuvre.
Michel Bouquet rend hommage à cet esprit courageux qui dénonça les hypocrisies de son époque et défendit la cause des femmes ; il célèbre aussi, avec jubilation, le génie comique du plus grand dramaturge français.
Redécouvrir Molière : tel est le propos de cet ouvrage porté par l'admiration contagieuse d'un comédien libre, d'une inaltérable jeunesse.
Comédien né, acteur fétiche du Roi-Soleil, metteur en scène et auteur de génie, Molière (1622-1673) ne vécut que par et pour les planches. Le Tartuffe, Les Précieuses ridicules, Le Malade imaginaire, L'Avare, Dom Juan... 400 ans après sa naissance, nous nous régalons encore de ses textes et de leur étonnante modernité.
Pourquoi une telle postérité ? Parce qu'au milieu du XVIIe siècle, Jean-Baptiste Poquelin invente la comédie sociale qui met à la portée du peuple, en le faisant à la fois rire et réfléchir, les grandes questions qui résonnent encore de notre temps : la relation au pouvoir, la place de la femme dans la société, la lutte des classes, la santé, la religion... Sur chacune de ces interrogations, Molière agit en pionnier, presque en révolutionnaire caché sous les masques de la commedia dell'arte. Il explore les arcanes de la société et de la nature humaine avec une causticité nouvelle. La vanité, l'avarice, le désir, l'hypocrisie, l'ambition sont mis à nu et donnent à ses pièces une puissance universelle et philosophique. Tartuffe, par laquelle il secoue la religion, sera le combat de sa vie, un chapitre éminent pour la liberté de conscience. À travers ces « farces profondes », le dramaturge rassemble et unifie. C'est pourquoi nous parlons tous la « langue de Molière », constitutive aujourd'hui de l'identité française et de notre patrimoine. En maestro amoureux des lettres et du théâtre, Christophe Barbier nous fait redécouvrir les mille et une facettes du plus intemporel de nos auteurs.
La danse représente un réel défi pour les historiens. Art de l'éphémère, elle ne laisse dans son sillage que des traces très partielles une fois évanouie, et continue souvent à être oubliée dans les récits de l'histoire de l'art. Afin de combler ce manque, Laura Cappelle a réuni vingt-sept des meilleurs spécialistes internationaux de la danse occidentale, dont les travaux mettent en avant sur la longue durée, depuis la Préhistoire jusqu'à nos jours, une multiplicité de techniques et de pratiques.
Des premiers indices de transes dansées à la libération moderne du corps, des ballets de la Renaissance à la création chorégraphique actuelle, cet ouvrage décrypte le mouvement à la lumière des dynamiques sociales, culturelles et artistiques qui l'ont façonné en Occident. La danse y est contemporaine, classique, apollinienne, dionysiaque, politique, esthétique, populaire ; de la ville à la scène, elle brouille les frontières et revendique aussi bien l'élévation que l'ancrage au sol, la virtuosité que le dépouillement.
Projet essentiel pour que les fruits de la recherche nourrissent la culture générale de la danse ainsi que la compréhension des oeuvres et des pratiques aujourd'hui, cette traversée de l'histoire s'adresse à tous les publics.
Hugo Marchand s'est réveillé un matin avec un rêve. Il avait neuf ans. C'est à ce rêve de danse que ce virtuose de la nouvelle génération d'étoiles de l'Opéra de Paris s'est accroché. Quatre ans après son entrée au conservatoire de Nantes, médaillé d'or à treize ans, il est admis à l'École de danse de l'Opéra national de Paris. Malgré son profil atypique, Hugo Marchand intègre le corps de ballet de l'Opéra à dix-sept ans. Il gravit les échelons, se mesure aux autres, comme à lui-même, dans les concours internationaux et accède au grade ultime de danseur étoile en mars 2017.
En partageant son apprentissage, Hugo Marchand pose un regard sur la danse comme école de l'acceptation. Celle de l'immensité du travail qu'impose la concrétisation d'un rêve. De la quête d'excellence au façonnage de la confiance en soi pour le réaliser. Le bras de fer entre doutes et détermination. De la solitude à la surexposition, de l'amitié possible malgré la compétition. La perpétuelle confrontation au miroir, reflet des imperfections à dépasser.
L'expérience d'une métamorphose.
Transformer le théâtre, c'est aussi révolutionner notre vie. Publié en 1938, alors qu'il vient d'être interné, Le Théâtre et son double est un recueil de conférences, articles et lettres dans lequel Artaud entend "briser le langage pour toucher la vie". Il y développe notamment, en deux célèbres manifestes, son concept de "théâtre de la cruauté". Il y défend la dimension sacrée du théâtre, la prééminence du langage du corps sur le texte, et accorde au metteur en scène ("maître de cérémonies sacrées") plus d'importance qu'à l'auteur. Il y montre aussi que le théâtre est comme une seconde réalité, une "réalité virtuelle".
Avec une préface de Pacôme Thiellement.
Quatrième volume des carnets de Patrice Chéreau (1944-2013), acteur, scénariste, metteur en scène de théâtre et d'opéra, réalisateur, qui permet au lecteur de pénétrer le laboratoire de création de l'artiste et de prendre la mesure de sa désillusion politique.
Horatio est un personnage d'Hamlet, de William Shakespeare. Il est l'ami loyal du prince Hamlet, apparaît souvent à ses côtés et se trouve chargé de raconter son histoire après sa mort. Georges Banu, spectateur inlassable de la scène européenne, a entendu les voix essentielles des grands metteurs en scène de sa génération. Il revient sur leurs rencontres, l'amitié qu'ils ont partagée, la façon dont ils se sont dévoués, ensemble, au théâtre. L'auteur esquisse ici un livre autobiographique.
La danse contemporaine, née avec Merce Cunningham d'une rupture avec le ballet classique, est aujourd'hui l'une des formes artistiques les plus surprenantes et les plus vivantes de la création artistique. Sensible à l'état du monde, elle montre souvent le chaos mais préfigure également à travers les relations entre les danseurs de nouvelles formes de lien social. Avec une partie du théâtre actuel dans ce qu'il a de plus vigoureux, elle permet de réintégrer dans la connaissance une dimension du sensible largement méconnue par la pensée occidentale : le souffle. Ces deux activités, à l'instar des traditions artistiques asiatiques, ne consistent pas tant à exprimer des formes qu'à capter des forces. Elles sont animées par une énergie d'incorporation et d'extériorisation qui posent une série d'interrogation : les relations entre le regard et l'écoute, le corps et le langage, les voies du dire et du non-dire, la transformation du temps en espace.
À l'heure de la communication à distance, des écrans, des médias, des multimédias, ces arts du spectacle vivant permettent de ne pas nous laisser happer par le virtuel et de revenir au réel tout en nous faisant percevoir d'autres manières d'exister. Ils créent de la pensée. Non pas un mouvement de pensée mais une pensée en mouvement.
Dans une suite de récits souvenirs sur son expérience des plateaux, Nicolas Bouchaud revient sur tous les moments qui rythment sa vie d'acteur et le constitue. Pourquoi jouer ?
Si seulement vous saviez ...ce qui se cache derrière la personnalité haute en couleur d'un des juges de la célèbre émission Danse avec les stars.
C'est dans un récit empli de sensibilité, d'émotion et d'humour que l'homme d'affaires, la star de télé, le champion du monde de danse se dévoile à nous. Les strass et les vestes sensationnelles ne seraient alors qu'une infime partie de lui ?
Comme le résume Chris, éternel optimiste, sa vie n'a été qu'une succession d'événements improbables !
Malgré la maladie, il a toujours cru en ses rêves et gardé le sourire. Accompagné de sa partenaire de danse et de coeur Jaci, il a surmonté la peur des tireurs d'élite au fin fond de Cuba, assisté au repas des princes et des princesses à Disneyland et a toujours dansé, sans jamais se lasser... Si seulement vous saviez...
Le faux journal intime d'une égérie des Années follesSuzy Solidor incarne l'esprit débridé, moderne et festif des Années folles. Muse, rebelle, femme de la nuit qui règne sur son cabaret, elle séduit la France entière de sa voix rauque jusqu'à ce que la guerre éclate. Ouvertement bisexuelle, elle fascine de très nombreux artistes jusqu'à devenir la femme la plus peinte au monde. Foujita, Picabia, Lempicka, Cocteau, Bacon... plus de deux cents artistes ont été séduits par sa beauté à la fois anguleuse et charnelle.
Cette femme au parcours hors du commun rêvait de devenir mannequin chez Lanvin : la voici nue devant l'objectif de Man Ray, en robe de soirée récitant les poèmes de Cocteau, ou ivre de bonheur au bras de son amant, l'aviateur Jean Mermoz.
Après la guerre, après la fête, elle choisit la Provence pour ses vieux jours, et le monde l'oublie peu à peu.
Charlotte Duthoo fait entendre à nouveau la voix si particulière de Suzy Solidor et retrace ce destin unique, emporté par le tourbillon des amours et celui des arts. Un portrait de femme qui est aussi celui d'une époque éprise de liberté.
Pour la première fois, Bérengère Dautun-Cabrol, qui a interprété les plus grands textes sur scène, raconte sa vie et son histoire d'amour avec le chirurgien Christian Cabrol, qui rélisera la première transplantation cardiaque en Europe
L'homme de sa vieEn 1986, alors qu'elle se remet à peine d'une rupture amoureuse, Bérengère Dautun rencontre le professeur Christian Cabrol, pionnier de la greffe cardiaque, lors d'une croisière en Méditerranée.
Un coup de foudre qui va bouleverser leur vie.
Avec émotion mais sans fausse pudeur, Bérengère Dautun se raconte. Si la vie n'a guère fait de cadeau à cette grande dame du Français avant cet amour providentiel, elle lui a permis de côtoyer comédiens et metteurs en scène - les plus grands noms du théâtre - pendant près d'un demi-siècle. Mais aussi une cohorte de présidents et de personnalités qu'elle évoque avec verve dans cette autobiographie.
Dans cet essai innovant, Blandine Masson explique les manières de mettre en ondes des fictions radiophoniques et retrace l'histoire de la réalisation sonore.
" Le feu et la grâce "Lorsqu'elle assiste à son premier ballet, Dorothée a tout juste dix ans et danse au conservatoire de Toulouse depuis trois ans.
À l'issue de la représentation, elle n'a plus qu'une idée en tête : devenir danseuse étoile. Après un premier échec qui, loin de la mettre à terre, lui donne encore plus de détermination et de force, Dorothée intègre l'école de l'Opéra de Paris l'année suivante. Elle vient d'avoir douze ans.
Puis, parce qu'elle ne peut s'imaginer un autre parcours et qu'elle sait qu'elle n'atteindra son bonheur qu'en interprétant les plus grands rôles du répertoire, la jeune ballerine va s'accrocher à son rêve, à son étoile, encouragée et soutenue par ses parents qui n'hésitent pas à tout quitter pour la suivre à Paris. Elle va gravir toutes les marches qui la mèneront à la consécration : le 19 novembre 2007, à vingt-quatre ans, à l'issue de la représentation de Casse-Noisette, elle est nommée étoile.
Dans cet ouvrage superbement illustré par les photographies de James Bort, Dorothée Gilbert dévoile avec une sincérité touchante son parcours exceptionnel, depuis ses mauvaises notes à l'école de danse et les difficultés d'une adolescence " pas comme les autres ", consacrée au travail et à la compétition, jusqu'aux immenses rôles d'interprétation qui l'entraînent sur les plus belles scènes du monde, en passant par les blessures et les moments de doute mais aussi en évoquant son immense bonheur d'être mère. Autant d'événements qui émaillent sa jeune et fulgurante trajectoire. Mais plus encore, elle nous donne à voir combien la détermination et la force de caractère peuvent conduire au firmament.
Ce premier volume se consacre aux années de jeunesse de Patrice Chéreau, de sa première mise en scène en 1963 (L'Intervention de Victor Hugo) à la création du Prix de la révolte au marché noir au Théâtre de la Commune à Aubervilliers en 1968. Pendant ces cinq ans, le lecteur suivra les réflexions du metteur en scène depuis ses débuts dans le groupe théâtral du Lycée Louis-le-Grand au Festival d'Erlangen (1963-65), de Gennevilliers à Sartrouville (1966-69). Devant cette oeuvre monumentale aux fabuleux travaux préparatoires, conservés à l'IMEC, il a fallu renoncer à l'exhaustivité. Voici une sélection de notes, restituées chronologiquement, dans lesquelles le metteur en scène pense son travail, analyse une pièce, cherche son geste et évoque ses collaborations. Dès ses premières mises en scène, Patrice Chéreau prend l'habitude de dater ses notes, couchées à la hâte, le plus souvent sur des feuilles volantes qu'il émaille de nombreux croquis. On y lit qu'il travaille simultanément sur différents projets, que l'artiste change de paradigme médiatique, pensant d'abord le théâtre avec la grammaire de la peinture avant de lui préférer celle du cinéma. En parcourant ces écrits et ces dessins, c'est la pensée, la définition de l'esthétique, le discours sur le monde du metteur en scène et les questions politiques de son temps qui apparaissent au lecteur. Ces écrits sont aussi la trace de ses lectures marxistes à partir desquelles il analyse les oeuvres littéraires et les rapports de forces dans les sociétés. On y retrouve enfin l'admiration de Patrice Chéreau pour Bertolt Brecht et le Berliner Ensemble, sa tentative d'un théâtre militant à Sartrouville qui précède un intérêt marqué pour la troupe américaine du Bread and Puppet Theatre.
Jean-Louis Barrault, figure majeure de la vie théâtrale du XXe siècle, a assis le nouveau métier de metteur en scène et son art de façon novatrice en centrant le travail sur l'espace scénique et le corps de l'acteur. Le corpus de textes réunis ici, et écris par Barrault lui-même, vise à redécouvrir son approche pour saisir le théâtre d'aujourd'hui dans une généalogie.
Une succession de définitions comme autant de réflexions sur le travail d'Olivier Py.
Dans ce second volume du Journal de travail, Patrice Chéreau ne se définit plus comme celui qui "sait", mais comme un élève qui entrevoit tout ce qui lui reste à découvrir. De Paris à Milan, au théâtre, à l'opéra, comme au cinéma, les expériences se multiplient et l'art du jeune metteur en scène s'affirme.
"Être libre dans le travail." Voilà les quelques mots qui inaugurent les notes de travail de l'année 1972. Le retour en Italie et les prémices de l'aventure du Théâtre national Populaire de Villeurbanne, où il est directeur associé, correspondent en effet à l'expérience d'une nouvelle liberté. Qu'elle soit artistique, intellectuelle ou politique, elle a pour perspective une thématique déjà abordée dans les mises en scène de Patrice Chéreau : la recherche de l'affirmation de sa souveraineté.
D'un traité du XVIIe siècle aux procédés aléatoires de composition, de la présence scénique de l'interprète aux « gargouillade », « saut de chat » et « sissonne » du ballet classique, de la respiration à la répétition, les mots de la danse sont nombreux. Geisha Fontaine en retient 100 qui, selon elle, disent le mieux les multiples facettes de cet art de l'espace qui est aussi un art du temps. Le mouvement, le corps, la création chorégraphique, les courants esthétiques sont abordés sous toutes leurs formes. Histoire et techniques, enjeux théoriques et questions pratiques : c'est la place de la danse dans nos sociétés qui est ici interrogée, et le dialogue qu'elle entretient avec les autres arts, notamment la musique. Passant d'un terme à l'autre, le lecteur est ainsi invité à créer sa propre chorégraphie, mot à mot, pas à pas...