"Etel Adnan est au coeur de l'histoire humaine dans son immédiateté, ses contours surprenants, ses défaites, ses deuils, ses éclats d'imaginaire, sa solidarité. Elle est au coeur du combat poétique, elle affine l'arme de l'art pour mieux vivre et appréhender le monde. Sa poésie est fondatrice à la manière de la Beat Génération, mais avec une conscience plus aiguë, plus radicale. Et cela s'explique : la beauté sans nom et le martyr du monde arabe moderne sont au coeur de son cantique qui traverse les consciences et les civilisations." (extrait de la préface de Michel Cassir).
Le Tsigane Django Reinhardt, musicien de jazz, a connu ses plus grandes heures de gloire sous l'Occupation. Un succès à l'égal de celui de Maurice Chevalier et de Charles Trenet, aussi bien à Paris et dans la France occupée, qu'en Belgique sous administration militaire allemande. Gérard Régnier montre que l'image d'un Django traqué en tant que Tsigane par les occupants nazis relève de la légende. Les officiers allemands, connaisseurs et amateurs de jazz, se pressaient, aussi bien pour l'écouter en concert à la salle Pleyel, que dans les cabarets comme Le Nid. En Belgique, Django fait salle comble au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles et la foule se presse pour l'apercevoir lors de sa réception au grand quotidien Le Soir. Charles Delaunay, dans son label Swing, enregistre Django, et ses disques connaissent le plus grand succès. On siffle Nuages dans les rues de Paris, Bruxelles et Berlin.
Les contes et légendes du Japon ont pour cadre un univers mystérieux et inquiétant peuplé de toutes sortes d'êtres étranges et surprenants. Et comment ne pas commencer ce voyage extraordinaire en vous parlant des kami ? Quand Izanami et Izanagi ont créé l'archipel, ils ont donné naissance à cette myriade de dieux. Et myriade, c'est peu dire : on dit qu'il y a autant de kami qu'il y a de cheveux sur une tête. Ces cinquante contes fantastiques, touchants et inattendus, nous racontent un Japon déroutant, traditionnel et légendaire, ancré dans un territoire à la frontière du mythe, de l'histoire et de la réalité.
C'est à travers une analyse poussée de sa filmographie que cet ouvrage montre comment le réalisateur américain Jim Jarmusch éloigne le spectateur du monde, en parvenant à créer une distance qui lui permet de changer son regard. L'auteur met ici en avant les questions politiques sur le travail, la désindustrialisation ou encore l'anomie soulevées par ses films. Plus encore, c'est au-delà du détour esthétique que Jarmusch parvient à s'adresser au monde intime du spectateur, interrogeant sa solitude et sa difficulté à être soi.
Début 1990, la série télévisée de David Lynch, Twin Peaks, crée l'événement. Le créateur, novateur et sulfureux, d'Eraserhead (1977) et de Blue velvet (1986) révolutionne le concept et l'écriture de feuilleton de télévision. En 2017, Lynch réalise une troisième saison intitulée Le retour . Entre-temps, il y aura eu Twin Peaks : Fire Walk with me (1992), oeuvre de cinéma magistrale, méprisée alors, unanimement réévaluée aujourd'hui. Par l'exploration de ses dimensions culturelles et esthétiques, cet essai cartographie l'univers et le réseau édifiés par D. Lynch.
Cette étude prend appui sur les trois premiers films kabyles, La Colline oubliée, d'Abderrahmane Bougermouh (1996), Machaho, de Belkacem Hadjadj (1996), La Montagne de Baya, d'Azzedine Meddour (1997), et se poursuit avec le premier film chaoui, La Maison jaune d'Amor Hakkar (2008), avant de faire un détour vers le cinéma berbère marocain, aux côtés de Mohamed Mernic. L'auteure s'intéresse tout naturellement au contexte politique et social ayant accompagné la naissance des oeuvres et aux requêtes des Imazighen les ayant précédées.
D'où le cinéma de Michelangelo Antonioni tire-t-il son étrange pouvoir de fascina-tion ? Assurément de la qualité si particulière du regard que le cinéaste, film après film, a posé sur la matière filmée : un regard qui s'exerce sur fond de vacuité, à fleur de cette béante inconsistance où les choses qu'on ne peut tenir à l'oeil, ni contenir dans un récit, se rechargent constamment de mystère et s'élèvent à la puissance de l'évidement.
L'oeuvre prolifique d'Alain Cavalier, témoigne d'une singularité dans le cinéma mondial et apporte un regard nouveau sur la manière de faire des films. Cet ouvrage s'interroge sur ce qu'il y a de commun entre les tournages dits "industriels" avec les grandes stars de l'époque telles que Romy Schneider, Jean-Louis Trintignant, Alain Delon ou encore Catherine Deneuve, et ceux réalisés par exemple il y a cinq ans, seul, sans équipe technique, en face à face avec les "Braves", Raymond Lévy ou Jean Widhoff.
Ce livre est une belle leçon de théâtre pour tous les jeunes artistes, un recueil d'histoires extraordinaires, pour que la création hors les murs puisse se poursuivre et se nourrisse aux sources de leurs imaginaires. Les auteurs, des amoureux fous du Théâtre et particulièrement du Théâtre de rue, nous communiquent la vibration de chaque idée, le parfum de chaque mot, le feu qui les brûle toujours.
Ce livre se propose d'analyser les influences étrangères qui se sont exercées sur le cinéma iranien, depuis ses débuts tardifs, à la veille du "parlant", jusqu'au déclenchement de la révolution islamiste. Il distingue les influences des cinémas des pays voisins (arabo-turcs et indiens), puis s'attarde sur celle du cinéma américain des années 50 et 60 et de la Nouvelle Vague française. L'auteur montre comment un cinéma "sous influences" a pu servir de terreau à l'éclosion d'un cinéma "national".
Star du cinéma français des années 30, Annabella (1907-1996) connut une immense popularité. Charmante jeune première, elle illumina les écrans pendant les années de la Grande Dépression. Certains de ses films ("Napoléon" d'Abel Gance, "Le Million" et "Quatorze juillet" de René Clair, "Gardez le sourire" de Paul Fejos, "Hôtel du Nord" de Marcel Carné) ont marqué l'histoire du cinéma. Cette biographie nous livre le portrait d'une femme généreuse et entière, moderne et libre, ainsi que la description nostalgique d'une époque révolue, du Paris des années folles au monde doré d'Hollywood.
Peintre animalière vénérée aux États-Unis, en Angleterre et dans le monde entier, respectée mais également fort critiquée en France, Rosa Bonheur (1822-1899) a vécu comme elle l'entendait. Dans la transparence. Libre. Autonome. Affranchie de toute étiquette. Partisane du réalisme académique, pionnière du féminisme, homosexuelle présumée alors qu'elle se défendait de l'être, Rosa Bonheur s'est consacrée à son art et à la « sainte mission d'élever la femme ». En s'inspirant du récit de Rosa Bonheur confié sur le vif à son amie Anna Klumpke, Albertine Gentou s'est lancée dans la rédaction, à la première personne, des mémoires librement adaptés de cette femme d'exception.
De 1911 à 1975, un acteur lia sa vie au Théâtre du Peuple de Bussang, théâtre familial bâti dans les Vosges et qui, sous l'impulsion de Maurice Pottecher, connut un essor prodigieux. Cet acteur, c'est Pierre Richard-Willm, un artiste complet au destin prodigieux. Devenu dans les années 30 une immense vedette de l'écran, il renonça complètement au 7e art pour succéder à Maurice Pottecher. Cet ouvrage met en lumière la part de l'acteur, metteur en scène, décorateur et costumier dans l'évolution de ce théâtre unique qui ouvrit la voie au TNP de Jean Vilar. L'auteur restitue cet étonnant parcours artistique.
Si le rire procède de désordres, l'art comique relève d'ordonnancements et d'agencements. Buster Keaton en fut le grand maître, avec ses enchaînements de gags réglés comme du papier à musique, tant scénaristiquement que visuellement. Fiancées en folie (Seven chances, 1925) l'atteste de forte et réjouissante façon. L'auteur le fait valoir, en suivant le fil du film, au plus près de ses effets visuels, tout en convoquant au passage plusieurs autres opus keatoniens. Apparaissent ainsi en chemin, peu connus, divers ingrédients et ressorts formels du comique.
Sur un continent totalement dominé par la production américaine de cartoons et en particulier des films de Walt Disney, des artistes français tentent un pari fou : créer en France des dessins animés. Le temps est-il venu qu'advienne un dessin animé français ? Est-ce enfin, depuis la fin de la Première Guerre mondiale, l'émergence d'une école française du dessin animé après vingt ans d'errements ?
La forme urbaine, socle des pratiques sociales, autorise ou interdit. L'intérêt général, le vécu du citoyen, son appropriation spatiale des lieux publics, se construisent là. Les difficultés de l'urbanisme europén sont certainement le résultat d'une méconnaissance, voire d'un mépris, vis-à-vis des réalités urbaines qui ont jalonné son histoire, son élaboration civilisationelle et ses aspects anthropologique.
Une idée répandue voudrait qu'il n'y ait pas d'héroïnes noires au répertoire et par conséquent pas vraiment de grands rôles au théâtre pour les comédiennes afro-descendantes. Mais est-ce bien vrai ? Occultation, invisibilisation, décoloration... les figures théâtrales à la peau sombre ont disparu du paysage dramatique avec l'histoire coloniale, c'est ce qu'entreprend de montrer cet ouvrage qui part sur les traces de ces héroïnes du répertoire moins blanches qu'on ne croit. De quoi renverser dénis et préjugés et relire autrement le répertoire.
Comment devient-on artiste ? Fanny et Alexandre, que Bergman présentait comme un film testament, retrace le parcours initiatique d'un enfant qui se heurte à la question du signe. De quelle façon l'enfant Ingmar parvient-il à pratiquer le deuil de sa contemplation animiste du monde pour renaître et comprendre que la vérité est ailleurs, comment s'oppose-t-il à un esthète pour devenir un artiste ? telle est la question que nous pose Fanny et Alexandre.
La seconde moitié du XXè siècle a vu émerger dans l'histoire du cinéma mondial "l'Empire du Soleil Levant", puis "le Pays du Matin Calme". Sous une gestuelle superficiellement qualifiée d'exotique, la somptuosité des costumes et la splendeur de l'image ont séduit l'Occident. Mais seule une étude approfondie de ces cultures lointaines permet d'en assimiler tout le raffinement. De l'art du Gandhara à la Route de la Soie, l'impressionnante silhouette de Bouddha ne cesse d'interroger l'éternel dialogue entre l'Orient et l'Occident.
Égérie d'Henri-Georges Clouzot, Suzy Delair (1917-2020) tourne avec les plus grands, Jean Grémillon, René Clément, Marcel L'Herbier, Luchino Visconti, Marcel Carné, Gérard Oury... Mais ce n'est pas tout ! Comédienne sur nos scènes de théâtre, elle joue les auteurs classiques et contemporains. Chanteuse lyrique d'opérettes, une des plus grandes interprètes d'Offenbach, plusieurs Orphées d'or couronnent sa carrière. Sa voix, sa vitalité étincelante la conduisent dans l'univers du cabaret dont elle est une grande vedette. Elle y rayonne et multiplie les récitals en Europe, en Amérique, au Moyen-Orient, en Afrique, chantant les mélodies de Georges van Parys, Georges Auric, Paul Misraki, et de tant d'autres. Son répertoire de films, d'enregistrements de pièces de théâtre, opérettes et chansons nous parle d'elle.
Voici un livre sur le clown contemporain et sur les pratiques artistiques et sociales développées autour du clown. Il invite à découvrir ce personnage naïf et marginal, à distance des normes et des conventions, en contact direct et complice avec ceux qu'il rencontre. Que ce soit en formation, en création ou en intervention, le clown contemporain se fait miroir de notre humanité et des enjeux du monde.
Le présent ouvrage apporte une contribution à la pratique plastique de l'art de la performance, qui pourrait se définir comme un art travaillant les normes de la représentation. À partir de cette pratique, il s'agira d'imposer dans le champ de l'art une figure travestie et dansante, interrogeant les normes du genre et du désir.
Il suffit de quelques plans pour reconnaître un film de François Truffaut : élégants, mystérieux, ils plongent le spectateur dans un univers de violence et de passion dont il ne ressort pas indemne. La mise en scène est chez lui un travail de traduction, de transposition, de chiffrage du vécu qui sera, au fil des années, de plus en plus précis. C'est au coeur de son expérience que Truffaut a puisé l'inspiration pour nous livrer cette oeuvre magistrale d'autofiction.