L'histoire de la philosophie est une oeuvre collective qui s'étale sur une longue période. Les
chapitres s'enchaînent sans avoir été coordonnés. Aussi, l'enjeu, pour chaque nouvelle génération, c'est de se réapproprier cette histoire.
Les auteurs du présent ouvrage nous proposent une manière originale d'y arriver. Par le dialogue, les philosophes de la tradition semblent revivre pour faire le point sur leur cheminement. Socrate, Kant, Marx, Arendt et bien d'autres répondent aux questions de Laure Becdelièvre, Laurence Hansen-Lve et Fabien Lamouche.
Au fil de ces conversations imaginaires, nous découvrons comment l'esprit de résistance a pu s'incarner à travers les figures de penseurs aussi profonds que subtils et aussi novateurs qu'insoumis.
La figuration de l'altérité amérindienne constitue l'axe thématique choisi pour explorer les relations littéraires interaméricaines à partir d'un corpus constitué de romans contemporains brésiliens, québécois et argentins, publiés depuis 1980. L'examen des modalités de construction de la figure fictionnelle de l'Amérindien s'ouvre au dialogue avec les discours sociaux produits au sein de nos sociétés contemporaines, tout en cherchant à éclairer les lignes de force thématiques et formelles que les auteurs explorent pour mettre en scène la contemporanéité des contacts entre des systèmes culturels distincts - ceux des communautés amérindiennes et des sociétés nationales des Amériques. Les textes romanesques étudiés proposent une relecture de l'histoire de cette rencontre, récupèrent la dimension mémorielle de l'inscription du territoire du continent américain dans la longue durée, dévoilent une vision du monde qui participe de notre temps présent et avec laquelle nous éprouvons un besoin urgent d'apprendre à dialoguer. Ce faisant, ils contribuent à élargir le potentiel imaginaire de la sensibilité contemporaine.
Montrant que le temps de grandes concertations internationales est certainement venu pour sauver un patrimoine commun, le texte passe en revue les réactions des Etats envers le cyberterrorisme pour couper le réseau aux terroristes... Le but du terrorisme est de semer le trouble, d'exercer du chantage, de provoquer le chaos. Il passe par deux vecteurs, l'un humain, l'autre technologique.
Les terroristes agissent sur les hommes en suscitant la peur ou en étant prosélytes.Ils agissent par Internet, soit en laissant planer des doutes sur la sécurité et la sûreté des installations stratégiques, soit en provoquant la dépendance par des méthodes sectaires.
Ainsi, les machines auraient un pouvoir sur les hommes, les uns seraient convertis, les autres terrorisés...
Pour sortir du chaos et rétablir un ordre, passer les relais après l'état d'urgence, il faut se garder des dérives totalitaires qui seraient des leurres pires finalement que le mal...
Le présent essai est un appel citoyen qui est fait aux familles qui doivent prendre conscience de la menace jusque dans les recoins les plus éloignés de la République et agir sur l'éducation des enfants. Le texte s'adresse également aux éducateurs qui ont en charge les plus exposés. Enfin, il invite à propager l'esprit de résistance, tout comme les terroristes propagent l'esprit de peur.
Les Atikamekw, selon la graphie vernaculaire, constituaient par tradition un peuple de chasseurs, cueilleurs, piégeurs et pêcheurs nomades, bien qu'au fil des siècles, ils aient aussi développé une grande expertise dans plusieurs domaines économiques dont la foresterie, le tourisme et l'artisanat.
Les Atikamekw ont une très longue histoire d'occupation de leur territoire et d'utilisation de ses ressources qui remonte, dans les sources écrites, au début de la période de contact et, dans les sources orales, à une époque bien antérieure.
Ce recueil de récits présente plusieurs facettes de leur société.
Les Innus, par tradition un peuple de chasseurs, piégeurs et cueilleurs du Subarctique oriental, étaient connus anciennement sous le nom de Montagnais. Economie oblige, avec le temps et les contacts extérieurs, ils se sont faits médecins, avocats, conducteurs de machinerie lourde, pêcheurs commerciaux, chanteurs, artistes et écrivains. Bref, ils se sont inscrits dans le processus des activités économiques contemporaines tout en conservant leur identité propre. Ce recueil de récits d'origine innue se veut une contribution à la connaissance de ce peuple culturellement riche et complexe.
Arnold van Gennep (1873-1957) est aujourd'hui reconnu comme un chercheur méticuleux et talentueux. Amoncelant et classant des sommes de travaux ethnographiques, avec le temps et la rigueur nécessaires, il perçoit avec une acuité fulgurante, au travers des imaginaires sociaux qui se déploient sous ses yeux, des structures symboliques propres aux organisations humaines. Avec ses Rites de passage, c'est tout un pan de l'anthropologie religieuse qui s'éclaire et éclaire les destins croisés de l'être humain et des communautés humaines.
Arnold van Gennep se révèle encore aujourd'hui comme un analyseur du vivre ensemble. Naître, grandir, se rencontrer, s'unir, se séparer, mourir, demeurent des temps de crise individuelle qui ébranlent, dans les sociétés traditionnelles aussi bien que dans les sociétés modernes, les tribus, les cercles relationnels du sujet concerné.
Ce livre dresse un portrait pénétrant de la complexité des valeurs, des attitudes et des croyances relatives au travail de la population active québécoise. Quelle importance et quelle signification revêt le travail aujourd'hui ? Le travail est-il de plus en plus un lieu de réalisation de soi ou n'est-il qu'une valeur en perdition, voire un simple moyen en vue de financer la vie à l'extérieur du travail ? Quel est le modèle de travail idéal auquel aspirent les travailleurs et quelles sont leurs attitudes envers les nouvelles normes et pratiques de gestion mises de l'avant par les employeurs au cours des deux dernières décennies ? Plus fondamentalement, de quelle manière l'identité personnelle est-elle reliée ou dissociés du rôle professionnel ?
Issu d'une vaste enquête auprès d'un millier de travailleurs québécois, ce livre montre que le travail est toujours une valeur importante, mais que la réalisation de soi et la quête d'équilibre entre la vie privée et la vie professionnelle sont des aspirations de plus en plus partagées par les individus. Les grands schèmes de valeurs et d'attitudes par rapport au travail mis au jour dans l'ouvrage témoignent de changements culturels récents ainsi que de la diversité des situations de travails vécues. A des degrés divers, ces schèmes convergent vers les exigences du modèle productif contemporain ou s'en distancient : ils contribuent à l'émerveillement d'un nouveau monde du travail.
Sous l'Ancien Régime, l'administration coloniale, l'Eglise et le commerce ont produit une masse considérable de documents de toutes sortes : la Nouvelle-France n'y a pas fait exception. Puisque la colonie n'avait aucun moulin producteur de papier, il a bien fallu importer ce support nécessaire aux écritures. Trois questions découlent de ce constat : d'où provient le papier utilisé en si grande abondance?Quelles sont les circonstances de l'importation du papier, les sources d'approvisionnement en papier et les voies empruntées pour son transport? Qui sont les utilisateurs du papier et à quelles fins en font-ils usage?
L'étude des caractéristiques du papier d'écriture à partir de feuillets originaux du XVIIe siècle provenant des centres d'archives publics et privés au Québec et au Canada permet de déterminer la provenance de ce papier et, de là, les mouvements de sa circulation entre la France et la Nouvelle-France. L'étude positionne aussi les circuits d'approvisionnement qui ont facilité son arrivée dans la vallée du Saint-Laurent. Trois aspects interreliés au papier d'écriture sont également mis en évidence, à savoir les usages auxquels il est destiné, les usagers qui le consomment ainsi que les diverses catégories de documents qui naissent de son utilisation.
Traduction de Ginette Ramognino Le Déroff et Philippe Vitale
Ce livre aborde une question centrale pour les sciences sociales, les sciences de l'éducation et, plus largement, pour quiconque s'intéresse aux pratiques pédagogiques : existe-t-il des principes généraux sociologiques qui sous-tendent la transformation du savoir dans la transmission pédagogique ?
Selon Basil Bernstein, depuis leur genèse, les sciences sociales se sont centrées essentiellement sur les messages pédagogiques et leurs bases institutionnelles et idéologiques. Elles n'ont pas étudié la nature du relais qui rend possibles les messages. Dans cet ouvrage, l'auteur analyse cette énigme et propose une théorie générale de la pratique pédagogique nourrie d'exemples issus d'enquêtes et de réflexions sur la méthodologie de recherche. Le sociologue montre in fine comment les dispositifs pédagogiques peuvent modifier la transmission de la connaissance, sa diffusion, sa répartition, mais aussi la transformation de l'identité et de la conscience et comment ces processus sont indirectement liés aux domaines économiques et politiques.
Le présent ouvrage vise à comprendre ce qui pousse certains individus à braver les euphémismes et à affirmer fièrement « je suis Sourd » afin de dire leur différence. Cette affirmation identitaire fait entrer dans l'Histoire une nouvelle façon de considérer la différence corporelle de ces personnes qui tentent de se définir à partir d'une culture spécifique plutôt que selon une particularité strictement biologique.
« Racine de l'empathie repose sur une solide connaissance scientifique de la condition humaine. Mais au-delà, le programme nous apprend à développer et à promouvoir l'attachement, la littératie affective, la communication authentique et l'intégration sociale. Il montre que l'on peut offrir à tous les enfants, même aux plus difficiles, une expérience qui va littéralement changer leur vie en leur révélant le sens de la condition humaine dans un monde de diversité - un monde très dur, en fait. » - Tiré de la préface de Michael Fullan, professeur émérite, Institut d'études pédagogiques de l'Ontario, Université de Toronto
La dépendance aux réseaux sociaux, aux jeux en ligne ou à la cybersexualité est-elle comparable à la dépendance aux drogues ? Ces dernières années, médecins, psychologues et criminologues ont mis au point des approches et des outils nouveaux pour caractériser les signes et les " symptômes " de la dépendance à Internet. Le diagnostic engage le mode de traitement des dépendances. Jacques-Louis Colombani, avocat et chercheur, nous éclaire ici sur les " causes complexes " des comportements de cyberdépendance, des pratiques de déviance jusqu'au passage au franchissement de l'interdit pénal. Quelles sont les voies à suivre pour les politiques publiques de prévention ? Soigner ou réprimer ?
Le présent essai est conçu comme une sorte d'antivirus pour " vacciner les consciences ". Les Etats occidentaux tentent aujourd'hui d'apporter des réponses compatibles avec le respect des valeurs de la démocratie et des libertés publiques. Une solution majeure évidente passe, en démocratie, par l'éducation.
L'hospitalité répond aux caractéristiques de ces expériences éthiques fondamentales qui tissent la vie des êtres humains. Dans l'échange de l'hospitalité se manifeste la première forme d'une humanité générale. L'hospitalité est une catégorie qui permet d'interpréter la situation générale de l'homme dans le monde. Que nous soyons les hôtes les uns des autres signifie que notre situation dans le monde répond à une structure de la réception et de la rencontre, qu'il existe une liberté pour donner et pour recevoir au-delà des impératifs de la réciprocité. Dans une certaine mesure, ce livre propose une éthique de la contrariété face à une éthique de l'initiative, et vise une idée de la vie bonne plus intéressée à laisser ouverte la possibilité de s'émouvoir qu'à se protéger de toute irruption de l'inattendu. La compétence éthique fondamentale consiste à s'ouvrir vers le tout autre et les autres, à être accessible aux sollicitations du monde, attentif à ce qui est différent de soi-même. Il y a une certaine supériorité morale des petites manies sur l'autosuffisance, de l'amour vulnérable sur le contrôle et la modération, de la générosité de la passion sur la prudence rationnelle, de l'excès sur la simple réciprocité.
L'éthique de l'hospitalité intervient à propos dans un moment culturel tiraillé par le conflit entre les impératifs de la modernisation et de la croissance, d'une part, et d'autre part, par les exigences d'une éthique de la conservation, de la prudence et de la protection. Face à la fragilité générale du monde, nous assistons à l'émergence d'une forte sensibilité, d'une nouvelle sollicitude et d'un souci de l'autre. Dans ce contexte, le devoir des individus ne consiste pas à se protéger de la société, mais à la défendre, à prendre soin d'un tissu social en dehors duquel aucune identité ne peut se réaliser.
Qui n'éprouve pas avec crainte ou nostalgie la résonance intérieure des mots du poète-chanteur : " Mourir, cela n'est rien, mais vieillir... " ? Source de peurs individuelles et collectives, le vieillissement représente un véritable défi pour nos sociétés occidentales, fondées sur le progrès et la modernité, et pour leurs responsables politiques, qu'ils soient nationaux ou locaux. Pour cela même, nous sommes invités à une vision renouvelée de l'avancée en âge par la saisie de possibilités inédites et créatrices sur le terrain des relations intergénérationnelles, de l'aménagement du territoire, de la question éthique, de l'offre de services sociaux et sanitaires, de l'engagement associatif et politique... Dès lors, comment ne pas y déceler un domaine d'élection pour un opportun croisement des regards, source d'analyse comparée, de confrontation des pratiques et de dialogue entre chercheurs et acteurs ? L'importance de ces enjeux a conduit les inspirateurs québécois et français des Rencontres Champlain-Montaigne à faire du vieillissement le thème de leur troisième colloque. Ce moment particulier de réflexion a permis de discerner dans le vieillissement un indicateur privilégié de la transformation des formes de solidarité et de responsabilité et un vecteur de modalités nouvelles de la construction du lien civique.
Louangé aux XVIIe et XVIIIe siècles, vilipendé au XIXe siècle, l'accent québécois fait problème.
Problème qui n'est rien d'autre cependant que le puissant révélateur d'une situation linguistique laissée sous le boisseau.
C'est cette situation que s'attache à décrire le présent essai.
Apparaissent au jour des pratiques langagière inédites, résultat d'un ensemble exceptionnel d'événements culturels et politiques. Il en sortira par deux fois un ordre phonétique nouveau.
La partie se joue d'abord à Paris, mais aussi à Québec. Et différemment dans les deux cas. Ainsi, de part et d'autre de l'Atlantique, la période qui va de 1600 à aujourd'hui représente un moment capital de l'histoire de la pronociation du français.
S'inscrivent d'emblée dans ce moment capital, la fondation de Québec et l'implantation définitive de la langue française en Amérique du Nord. Double événement dont on s'apprête à commémorer le 400e anniversaire (1608-2008)
Cet ouvrage offre un regard original sur la Chine. On y découvre une civilisation millénaire définie en fonction des cinq éléments, fondements essentiels de la mythologie et de la pensée chinoise.
La terre fait référence à la géographie et à l'histoire. Le feu désigne l'énergie, la révolution, les ruptures historiques, dont celles qui sont provoquées par le maoïsme et le socialisme de marché conduisant à la Chine des réformes et de l'ouverture. L'eau représente la fluidité des choses. Elle se rapporte à la philosophie, à Confucius, à Laozi... au couple yin et yang, à la gastronomie chinoise, à l'âme d'un peuple peu religieux, mais arborant un souci constant de l'ordre, le bois évoque les beautés du paysage, les créations artistiques, la peinture, la calligraphie... Enfin, le métal, associé à l'or, symbolise l'accomplissement, la Chine d'aujourd'hui et celle de demain. Tel est l'itinéraire de ce voyage au cours duquel Yves Tessier nous entraîne non seulement dans les rues de Béijing et de Shanghai, mais aussi sur les routes les moins connues de la Chine,
J'ai conçu la présente anthologie comme une ressource réunissant des textes et des idées susceptibles d'aider qui le voudra à approfondir sa connaissance d'une riche tradition de pensée et de militantisme, une tradition qui me semble conserver aujourd'hui sa fraîcheur et sa pertinence, tout particulièrement en ces heures de laïcité supposée ouverte et de multiplication des accommodements avec la religion.
Dans cet ouvrage, des penseurs de toutes les époques et de diverses cultures exposent les grandes positions que l'on retrouve au sein de la famille de l'incroyance, les principaux arguments pour et contre l'existence de Dieu, les explications naturalistes des sources de la croyance religieuse, les méfaits de la religion, les éthiques non religieuses et le principe de laïcité dans l'espace public et en éducation.
Quel est votre film culte?
Que vous soyez amateurs de cinéma d'auteurs, de séries B ou Z, de grandes romances ou d'épopées, ce film vous renvoie à votre jeunesse, aux salles sombres que vous fréquentiez entre pairs, à ces icônes du grand écran dont vous rêviez en vous endormant... De La fureur de vivre à Titanic, les films cultes se sont succédés au cours des générations, comme autant d'emblèmes des époques qui se succèdent, qui passent, mais dont on garde toujours un souvenir teinté de nostalgie. Car le film culte renvoie d'abord à une expérience, celle de l'éblouissement, et de la conviction intime de participer à un événement significatif.
Depuis l'émergence de la culture juvénile dans les années 50, le cinéma est resté l'une des pratiques culturelles les plus importantes chez les jeunes générations. Encore aujourd'hui, plus que leurs aînés, les jeunes visionnent des films et consomment du cinéma, souvent cinéphages, parfois cinéphiles. Parmi le déferlement des productions cinématographiques made in Hollywood, certains films tirent toutefois leurs épingles du jeux, se démarquent des autres parce qu'ils sont encensés par de nombreux amateurs, parce qu'ils sortent de l'écran pour envahir les rayons des grandes surfaces sous la forme de figurines et de jeux vidéo, parce qu'ils sont débattus sur les forums et louangés par les bloggeurs...
Mais dans ce paysage où se côtoient aujourd'hui les Scarface, Star Wars, Matrix et Fight Club, comment pouvons-nous comprendre le triomphe de certains longs métrages auprès des jeunes ? Anthropologues, psychologues, sociologues, psychanalystes et analystes du cinéma discutent ici de la complexité de cette passion des jeunes pour le cinéma, qui devient alors le miroir révélateur de ce qui se trame à cette période de la vie, à cette époque qui fut la nôtre et qui désormais leur appartient...
«Les hommes sont hommes avant d'être avocats, médecins, marchands, ou manufacturiers, et si vous en faites des hommes sensés et compétents, ils deviendront par cela même des avocats et des médecins compétents et sensés. [...] On peut être un homme de loi compétent sans avoir reçu une éducation générale; mais il appartient à l'éducation générale de donner à l'homme de loi l'esprit philosophique qui cherche des principes et les saisit, au lieu de charger sa mémoire de détails, et il en va ainsi de toutes les autres professions, y compris les métiers manuels. » John Stuart Mill
John Stuart Mill a été nommé en 1865 recteur honoraire de l'Université de St-Andrews. Deux ans plus tard, il y prononce un discours fameux dans lequel il expose ses idées sur l'université et sur l'éducation qu'elle doit procurer à quiconque la fréquente.
C'est ce texte qui est ici pour la première fois intégralement présenté aux lecteurs francophones. Ils y mesureront à la fois la distance qui nous sépare de l'université anglaise du XIXe siècle, mais aussi l'actualité des hautes exigences qu'avait le recteur Mill à l'égard de cette institution. Mill reste en effet un réformateur social utilitariste, démocrate et égalitariste, pour qui l'éducation doit former des personnes capables non seulement de développer leurs capacités et dispositions cognitives, émotionnelles et morales de manière à devenir autonomes, mais aussi de coopérer entre eux (et elles) afin de transformer le monde [...] (Normand Baillargeon, Antoine Beaugrand-Champagne et Camille Santerre Baillargeon)
Il y a chez Thomas d'Aquin une autre morale que celle que nous connaissons. Si elle n'a pas été développée, c'est que les options et les sensibilités du temps ne la réclamaient pas. Cette autre morale, dont les assises ne font aucun doute, se trouve, elle, en rapport avec le meilleur des options et des sensibilités de notre temps.
La morale de Thomas d'Aquin est celle du chemin qui conduit à Dieu. Les humains sont ici-bas des voyageurs, en quête de leur fin bienheureuse. Si riche soit-elle, cette morale ne promeut pas pour elles-mêmes les valeurs proprement terrestres et humaines.
L'autre morale se définit comme une manifestation de ce qui nous habite : Dieu est en nous et pas seulement dans un au-delà, et notre vie éternelle est déjà commencée. En manifestant ce qui en nous est vie et valeur, nous les faisons nôtres et nous les développons; en les engageant dans des tâches terrestres et humaines, nous prenons au sérieux la création de Dieu remise entre nos mains. Et nous travaillons au voeu que celle-ci porte : la promotion des peuples et l'instauration d'une société juste et fraternelle dès ici-bas.
Le livre articule, en finale, ces deux morales dans un nouvel ensemble.
Dans ce premier ouvrage québécois consacré à la philosophie comme mode de vie, l'auteur retrouve les grandes écoles antiques. Le socratisme, le cynisme, le scepticisme, l'épicurisme, le stoïcisme et la vie contemplative sont les étapes obligées de son odyssée. Accessible à un large public, puisque le matériau qui le constitue a d'abord été présenté à l'occasion de cours et de conférences publiques, cet ouvrage approfondit également plusieurs thèmes de la philosophie gréco-romaine qui ont déjà fait l'objet de travaux érudits par Pierre Hadot, Michel Foucault et André-Jean Voelke.
Cet ouvrage décrit les parcours de soins, entre biomédecine, médecines traditionnelles et religions des personnes vivant avec le virus de l'immunodéficience humaine (VIH) suivies entre 1994 et 2012 au Centre hospitalier Louis-Constant-Fleming (hôpital de Saint-Martin, Antilles françaises). Ces parcours s'inscrivent dans différents espaces transatlantiques : l'île de Saint-Martin, Haïti, la France hexagonale et les États-Unis. L'analyse ne s'arrête pas à la scène de l'hôpital, mais présente également les contextes économiques et politiques dans lesquels les itinéraires des patients et les pratiques biomédicales s'insèrent. Le livre propose une approche théorique des espaces thérapeutiques dans le contexte de migrations transnationales malgré une législation très coercitive à l'égard des étrangers. L'approche multisituée a permis de suivre les itinéraires en relation avec différentes échelles locales, transnationales et mondiales et de proposer une écriture qui met en jeu plusieurs styles narratifs, reflet de ces différents niveaux. Il s'agit de la première ethnographie sur la partie française de Saint-Martin, paradis fiscal pour les investisseurs, friendly island pour les touristes, mais " coeur des ténèbres ", pour reprendre l'expression de Joseph Conrad, pour les migrants.
Oubliez Woodstock. Oubliez Live Aid. Vous avez en mains le livre-événement de la musique populaire. Rien de moins! Après avoir planché en secret pendant des années sur une machine à explorer le temps, nous avons pu rassembler les plus grands artistes et philosophes de l'histoire, qui ont accepté de se joindre à la fête et de réfléchir ensemble sur les répercussions de la musique pop dans nos vies. Ce concert unique réunit sur la même scène Platon, Hume, Rousseau, Kant, Hegel, Nietzsche, Freud, Adorno, Deleuze, Debord, Charlie Parker, Frank Sinatra, Elvis Presley, les Beatles, The Clash, Lady Gaga, Claude Léveillée, Richard Séguin, Céline Dion, Malajube et tant d'autres.
Bon concert!
Ce traité d'épistémologie comparée offre une étude des développements les plus marquants qui ont précédé et qui ont suivi l'émergence du Cercle de Vienne.
Le premier volume présente la tradition des « savants-philosophes ». Vers la seconde moitié du XXe siècle s'amorce une profonde réflexion épistémologique chez des scientifiques de pointe tels Hermann von Helmholtz, Heinrich Hertz, Ernst Mach, Ludwig Boltzmann et, du côté des Français, Pierre Duhem et Henri Poincaré. L'avènement de la « nouvelle logique » et, surtout, l'essor des investigations axiomatiques formelles promulguées par David Hilbert menèrent le Cercle de Vienne à prendre fait et cause pour l'autonomie de la méthode logique par rapport aux approches antérieures qui avaient partie liée avec la méthode historique ou encore le psychologisme.
Le second volume scrute le volet sémantique de la conception empiriste logique venue à maturité aux mains de Rudolf Carnap et de Carl Hempel dans les années 1948-1958. Suit alors une étude comparative critique des conceptions les plus connues qui se sont développées en réaction à l'empirisme logique ou en retrait de ce dernier : celles, dès les années 1930, de Karl Popper et de Gaston Bachelard ; puis, au début des années 1960, celles de Thomas Kuhn, d'Imre Lakatos et de Paul Feyerabend. La principale critique que l'auteur adresse à l'empirisme logique ne provient cependant pas de ces sources ; elle porte plutôt sur l'incapacité, chez les tenants de l'approche logique, à élaborer le constructivisme mathématique que leur projet nécessitait.
Ce travail sur la philosophie des sciences comparée n'a pas d'équivalent dans le monde francophone et ailleurs.